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Dziga Vertov est un Réalisateur, Ecrivain et Monteur Russe né le 3 janvier 1896 à Białystok (Pologne)

Dziga Vertov

Dziga Vertov
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Nom de naissance David Abelevich Kaufman
Nationalité Russie
Naissance 3 janvier 1896 à Białystok (Pologne)
Mort 11 février 1954 (à 58 ans) à Moscou (Russie)
Récompenses Ordre de l'Étoile rouge

Dziga Vertov (en russe : Дзи́га Ве́ртов), de son vrai nom David Abelevich Kaufman (Białystok, 2 janvier 1896 – Moscou, 12 février 1954), est un cinéaste soviétique d'avant-garde, d'abord rédacteur et monteur de films d'actualité, puis réalisateur de films documentaires et théoricien. Son manifeste « Kinoks-Révolution » (Ciné-Œil), publié dans la revue LEF en juin 1923, affirme sa volonté de fonder un cinéma totalement affranchi de la littérature et du théâtre, écartant le recours à un scénario, montrant grâce à la caméra, « œil mécanique », « la vie en elle-même », et formant des « hommes nouveaux » réconciliés avec la machine. Sa « théorie des intervalles » permet d'établir des relations temporelles et spatiales entre les images. Son film le plus connu, L'Homme à la caméra (1929), se veut l'illustration de ces thèses.

Si Vertov s'inscrit pleinement dans le mouvement de l'avant-garde cinématographique de l'URSS des années 1920, notamment par la grande influence qu'exercent sur lui le futurisme et le constructivisme, et par les multiples expérimentations dont il est l'auteur, il n'en reste pas moins qu'il apparaît relativement isolé, surtout à cause de son attachement, jugé excessif, au documentaire. Il s'oppose en large part à des cinéastes comme Sergueï Eisenstein, Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg, qu'il accuse de faire du cinéma-spectacle, en raison de leur emploi de la fiction.

Son cinéma est taxé de formalisme par le régime stalinien à la fin des années 1920, et Vertov doit en conséquence progressivement s'éclipser, tout comme de nombreux cinéastes d'avant-garde déviant de la nouvelle doctrine officielle, le réalisme socialiste. Ses films et ses théories ont cependant durablement marqué l'histoire du cinéma documentaire, notamment à travers des réalisateurs comme Jean Rouch (cinéma-vérité) ou Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin (groupe Dziga Vertov).

Biographie

Une jeunesse marquée par les avant-gardes
David Abelevich Kaufman (en russe : Давид А́белевич Кaуфман) naît le 2 janvier 1896 à Białystok, dans le gouvernement de Grodno, alors en Russie impériale. Ses parents sont des bibliothécaires juifs comme de par hasard (selon le recensement de 1897, la majorité de la population de la ville est de confession juive). L'antisémitisme ambiant (un pogrom a eu lieu à Białystok en 1906) le poussera à russifier son nom après 1918, en Denis Arkadievich Kaufman. Il est le frère aîné de Moishe Abramovich (plus tard Mikhaïl), né en 1897, et de Boris Abelevich, né en 1906 — tous deux travailleront dans le cinéma, en tant qu'opérateurs. Il étudie la musique au conservatoire de Białystok jusqu'à ce que la famille, menacée par l'invasion de l'armée allemande, s'installe à Moscou. Il écrit des romans de science-fiction (La main de fer, L'insurrection mexicaine), des essais (La chasse à la baleine, La pêche à la ligne), des poèmes (Macha), des épigrammes, et des satires en vers (Pourichkiévitch, La jeune fille aux taches de rousseur). Il entame des études médicales à l'Institut de neuro-psychologie de Moscou.



Comme de nombreux intellectuels de sa génération, il est grandement influencé par le futurisme, mouvement d'avant-garde né le 20 février 1909 dans les colonnes du Figaro avec le manifeste de Filippo Tommaso Marinetti, qui appelle essentiellement, selon Georges Sadoul, à faire table rase de l'art passé, et à fonder, sur les ruines des musées et des bibliothèques, un nouvel art exaltant la vitesse et les machines. Pour Marinetti, écrit Sadoul, il faut donner la parole aux objets, et surtout aux machines, en détruisant ce que le poète italien nomme le « Moi distrait, froid, trop préoccupé de lui-même, plein de préjugés, de sagesse et d'obsessions humaines » ; la poésie naîtra des sons de moteurs, des bruits brutaux, des sons expressifs. « Après le vers libre, voici LES MOTS EN LIBERTÉ », souligne-t-il en 1912 dans son « Manifeste technique de la littérature futuriste ». À partir de ces recherches, le peintre Luigi Russolo invente en quelque sorte la technique du « bruitisme ». L'essentiel consiste alors en les notations visuelles et les onomatopées. Cela inspire au jeune Denis Kaufman une passion pour le « montage de sténogrammes », pour ce qu'il présente comme des « expériences de transcription par mots et par lettres du bruit d'une chute d'eau, d'une scierie, etc ». En 1916, il fonde son « Laboratoire de l'ouïe » et emploie bientôt l'enregistrement phonographique, là où Russolo ne voulait utiliser que des instruments imitatifs.

Les futuristes s'intéressent peu au cinéma, ou trop tardivement — après la déclaration de la Première Guerre mondiale, empêchant toute relation avec la Russie. Marinetti se tourne davantage vers le Music-Hall et semble n'envisager le cinéma que comme étant mis à son service, ce à quoi Denis Kaufman s'oppose vivement. Seul son rapport aux « mouvements de la matière hors de l'intelligence » (« l'élan à rebours d'un plongeur dont les pieds sortent de la mer en rebondissant violemment sur le tremplin, […] la course d'un homme à 200 kilomètres à l'heure ») l'influence.

Quoi qu'il en soit, le futurisme lui inspirera la prise du pseudonyme de Dziga Vertov, signifiant Toupie qui tourne (« Dziga » vient de l'ukrainien toupie et « Vertov » est un nom dérivé du verbe russe « vertietj » : « tournoyer, virevolter »). L'onomatopée « dziga » reproduit selon lui le son d'une manivelle de caméra qui tourne (dziga, dziga, dziga…). Il adopte officiellement ce pseudonyme, le faisant inscrire dans l'état civil soviétique.

Il s'intéresse à Vladimir Maïakovski, autour duquel se groupent les Futuristes russes, et qui s'attaque dès 1913 à l'art naturaliste de Constantin Stanislavski. De la même manière, il admire Vsevolod Meyerhold, selon les dires d'Alexandre Fevralski, qui fut secrétaire du dramaturge. On peut effectivement déceler chez Meyerhold une volonté proche de la sienne, à savoir « prélever la plupart de ses éléments dans le réel sans mimer celui-ci, mais en les disloquant, les décomposant et les recomposant dans une construction rigoureuse : en les transformant » (Bernard Eisenschitz).


Premiers pas au cinéma (actualités filmées)
C'est avec la Révolution d'Octobre que Vertov fait ses premiers pas au cinéma. Au printemps 1918, il se met à la disposition du Kino-Komitet (Comité cinématographique) du Narkompros (Commissariat du Peuple à l'Instruction publique), à Moscou. Il rédige, tourne et monte le premier journal filmé soviétique, Kinonedelia (Кинонеделя, La Semaine cinématographique), participant à la production de 43 numéros. Faute de pellicule, le journal ne paraît que très irrégulièrement. C'est en tout cas à cette occasion qu'il rencontre sa future femme, Elisabeth Svilova, alors chargée du nettoyage et de la préservation des films. En 1919, il travaille avec l'opérateur P. Ermolov comme correspondant de guerre sur le front de la guerre civile contre les armées blanches, près de Tsaritsyne (Les Combats devant Tsaritsyne sera présenté fin 1919 ou début 1920). Il est chargé, sur une suggestion de Lénine, de filmer l'exhumation des reliques de Saint Serge Radonège, dont le cadavre aurait été préservé intact, mais se désiste par peur d'être pris à partie à cause de ses origines juives et demande à d'autres de filmer la preuve de la supercherie. Le 6 janvier 1920, aux côtés du président Kalinine, il part avec le train de propagande Révolution d'Octobre sur le front du Sud-Ouest et à chaque arrêt projette son film L'anniversaire de la Révolution (montage de ses films d'actualité) ; en même temps, il filme le voyage, et en tire notamment le documentaire Le Staroste de toutes les Russies, Kalinine. Il traite de divers sujets : un procès contre les socialistes révolutionnaires, la guerre civile, l'anniversaire de la Révolution.

En 1922, il sort différents numéros de Ciné-Vérité (Kino-pravda) magazine filmé composé de différents reportages, dont il tire une philosophie du cinéma. Avec sa femme (Elisabeth Svilova) et son frère (Mikhaïl Kaufman) ils forment le Conseil des Trois. À la fin de l'année, le Conseil des Trois lance, à destination des cinéastes soviétiques, un Appel au commencement qui sera publié dans LEF, la revue de Vladimir Maïakovski. Vertov rédige son manifeste théorique Kinoki.

De 1923 à 1925, Vertov publie une cinquantaine de numéros de Goskino-Kalandar, magazine filmé.

Au printemps 1923, le Conseil des Trois devient le groupe des Kinoki (les Ciné-Yeux).

En 1924, il termine le premier film d'animation soviétique (La Carte politique de l'Europe en dessins animés), commencé en 1922, suivi d'un autre, Les Jouets soviétiques.

Vertov écrit de nombreux articles (le Ciné-œil, du Ciné-œil au radio-œil, etc.)

Son frère, Mikhaïl Kaufman, réalise Moscou, film, détruit pendant la guerre, montrant Moscou durant une journée, filmée d'un matin au soir.

En 1929, sort L'Homme à la caméra un film présenté par l'auteur lui-même comme un film expérimental sans aucun scénario, voilà exactement ce qu'il dit dans sa traduction anglaise :

"attention viewers"
"this film is an experiment in cinematic communication of real events without the help of theatre. This experimental work aims at creating a truly international language of cinema based on its absolute separation from the language of theatre and literature."

Les films de Vertov et ses théories du Ciné-œil commencent à avoir de l'influence sur les cinéastes d'avant-garde européens (Richter, Jean Lods, Jean Vigo - avec qui travaille son frère : Boris Kaufman, etc.).

L'Homme à la caméra, film muet sans intertitres, est un travail de montage, de mouvement et de rythme, où différents effets (ralentis, accélérés, surimpression, découpage de l'écran...) apparaissent. Le film reprend le principe, en l'intégrant à un propos plus large (le ciné-œil contre le ciné-drame), de filmer une grande ville d'un matin au soir. C'est le dernier film que Vertov réalise avec son frère (Mikhaïl), en raison des dissensions nées au sujet du travail sur le film. Le film est projeté à Paris, au Studio 28, en juillet 1929. En 2000 The Cinematic Orchestra compose une bande son pour ce film.

En 1930 sort Enthousiasme (ou la symphonie du Donbass), documentaire sonore, réalisé, monté et scénarisé par Vertov, l'un des tout premiers longs métrages soviétiques à utiliser le son.

L'Homme à la caméra (Человек с киноаппаратом) (1929) et La symphonie du Donbass. Enthousiasme (Симфония Донбаса) (1931) ont été tournés en Ukraine, respectivement à Odessa et dans le Donbass, ce qui incitera certains historiens du cinéma à citer le nom de Dziga Vertov dans leur histoire du cinéma ukrainien.

L'étau stalinien se resserre, tout est sous contrôle, les artistes de l'avant-garde sont de plus en plus mal perçus. La norme artistique devient le réalisme socialiste. Maïakovski se suicide.

En 1931, Dziga Vertov et sa femme voyagent un peu partout en Europe et présentent L'Homme à la caméra et Enthousiasme (ou la symphonie du Donbass). L'accueil est fervent (Chaplin est admiratif devant le travail de sonorisation effectué sur Enthousiasme).

En 1934, il réalise Trois chants sur Lénine, film tourné à travers toute l'Union soviétique (jusqu'en Asie centrale). Cette célébration des 10 ans de la mort de Lénine est montée à partir de témoignages populaires et d'images d'archives.

Vertov continue de tourner, principalement des actualités au service du régime.

Dziga Vertov meurt le 12 février 1954, à Moscou, d'un cancer de la gorge. Son épouse est morte en 1975, à 75 ans.

Le plus souvent avec

Source : Wikidata

Filmographie de Dziga Vertov (6 films)

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Réalisateur

Trois chants sur Lénine, 59minutes
Réalisé par Dziga Vertov
Origine Russie
Genres Documentaire
Note64% 3.240483.240483.240483.240483.24048
La narration est faite par cartons qui prennent tout l'écran dont les phrases sont courtes et directes, qui se manifestent environ toutes les 5 minutes au long du film de manière à tenir le spectateur attentif.
La Symphonie du Donbass, 1h5
Réalisé par Dziga Vertov
Origine Russie
Genres Documentaire
Note67% 3.3904553.3904553.3904553.3904553.390455
Les premiers plans montrent des plans de croyants se signant devant une église et ses icônes juxtaposés à ceux d'ivrognes gisant dans la rue. Puis des masses laborieuses se dirigent vers une église, abattent les croix et coupoles et évacuent les icônes. Elles les remplacent par des étoiles rouges.
L'Homme à la caméra, 1h20
Réalisé par Dziga Vertov
Origine Russie
Genres Drame, Documentaire
Thèmes Film traitant du cinéma
Acteurs Mikhail Kaufman
Note82% 4.143964.143964.143964.143964.14396
Une journée de la vie quotidienne à Odessa: un opérateur filme, une monteuse visionne ses images, des spectateurs regardent le film qui est fait.
La Sixième Partie du monde, 1h13
Réalisé par Dziga Vertov
Origine Russie
Genres Documentaire
Thèmes Politique, Politique
Note71% 3.581723.581723.581723.581723.58172
Ode à la patrie nouvellement élargie : sont rassemblées pour l'occasion les diverses nationalités, mais déclinés aussi les progrès technologiques liés à l'avènement prodigue de la Révolution.

Scénariste

Kolybelnaya
Réalisé par Dziga Vertov
Genres Documentaire
Thèmes Documentaire sur la politique, Politique
Rôle Scénariste à l'image
Note67% 3.3840653.3840653.3840653.3840653.384065
Trois chants sur Lénine, 59minutes
Réalisé par Dziga Vertov
Origine Russie
Genres Documentaire
Rôle Ecrivain
Note64% 3.240483.240483.240483.240483.24048
La narration est faite par cartons qui prennent tout l'écran dont les phrases sont courtes et directes, qui se manifestent environ toutes les 5 minutes au long du film de manière à tenir le spectateur attentif.
L'Homme à la caméra, 1h20
Réalisé par Dziga Vertov
Origine Russie
Genres Drame, Documentaire
Thèmes Film traitant du cinéma
Acteurs Mikhail Kaufman
Rôle Ecrivain
Note82% 4.143964.143964.143964.143964.14396
Une journée de la vie quotidienne à Odessa: un opérateur filme, une monteuse visionne ses images, des spectateurs regardent le film qui est fait.
La Sixième Partie du monde, 1h13
Réalisé par Dziga Vertov
Origine Russie
Genres Documentaire
Thèmes Politique, Politique
Rôle Ecrivain
Note71% 3.581723.581723.581723.581723.58172
Ode à la patrie nouvellement élargie : sont rassemblées pour l'occasion les diverses nationalités, mais déclinés aussi les progrès technologiques liés à l'avènement prodigue de la Révolution.

Monteur

Trois chants sur Lénine, 59minutes
Réalisé par Dziga Vertov
Origine Russie
Genres Documentaire
Rôle Monteur
Note64% 3.240483.240483.240483.240483.24048
La narration est faite par cartons qui prennent tout l'écran dont les phrases sont courtes et directes, qui se manifestent environ toutes les 5 minutes au long du film de manière à tenir le spectateur attentif.
L'Homme à la caméra, 1h20
Réalisé par Dziga Vertov
Origine Russie
Genres Drame, Documentaire
Thèmes Film traitant du cinéma
Acteurs Mikhail Kaufman
Rôle Monteur
Note82% 4.143964.143964.143964.143964.14396
Une journée de la vie quotidienne à Odessa: un opérateur filme, une monteuse visionne ses images, des spectateurs regardent le film qui est fait.
La Sixième Partie du monde, 1h13
Réalisé par Dziga Vertov
Origine Russie
Genres Documentaire
Thèmes Politique, Politique
Rôle Monteur
Note71% 3.581723.581723.581723.581723.58172
Ode à la patrie nouvellement élargie : sont rassemblées pour l'occasion les diverses nationalités, mais déclinés aussi les progrès technologiques liés à l'avènement prodigue de la Révolution.