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Patrick Dewaere est un Acteur et Son Français né le 26 janvier 1947 à Saint-Brieuc (France)

Patrick Dewaere

Patrick Dewaere
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Nom de naissance Patrick Jean Marie Henri Bourdeaux
Nationalité France
Naissance 26 janvier 1947 à Saint-Brieuc (France)
Mort 16 juillet 1982 (à 35 ans) à Paris (France)

Patrick Bourdeaux, dit Patrick Dewaere [patʁik dəvɛʁ], né le 26 janvier 1947 à Saint-Brieuc (France) et mort le 16 juillet 1982 à Paris 14e, est un acteur français.

Au départ enfant acteur parmi les « petits Maurin », il s'émancipe au sein de la troupe du café de la Gare puis est révélé au grand public avec Gérard Depardieu dans le film Les Valseuses en 1974, devenant une valeur montante du cinéma français, tournant pour différents réalisateurs comme Claude Miller, Yves Boisset, Jean-Jacques Annaud, André Téchiné, Alain Corneau, Henri Verneuil ou encore pour son ami Bertrand Blier.

Considéré comme un des acteurs les plus brillants de sa génération, son jeu se caractérise par un naturel, une exactitude et une vérité dans les expressions, dans les gestes et dans les attitudes proches de l’Actors Studio, inventives et généreuses même si à la fin des années 1970 les critiques préfèrent alors les « rondeurs » et le jeu de son alter-ego professionnel, concurrent et ami Gérard Depardieu.

Il se suicide à l'âge de trente-cinq ans, après avoir joué dans trente-sept longs métrages, après avoir incarné une soixantaine de personnages différents au théâtre, au cinéma et à la télévision durant trente et un ans, ayant composé plusieurs chansons pour Françoise Hardy ainsi que d'autres titres qu'il interprète lui-même et écrit la musique du film F… comme Fairbanks.

Il est le père de la scénariste Angèle Herry qu'il a eue avec Miou-Miou et de la comédienne Lola Dewaere.

Biographie

Enfance et débuts
Fils de la comédienne Mado Maurin et de père inconnu (le mari de Mado, le baryton Pierre-Marie Bourdeaux, accepte de prêter son nom bien que le couple soit séparé), le jeune Patrick fait très tôt partie d’une famille d'artistes, baptisée par le métier les « petits Maurin » comprenant ses frères Jean-Pierre Maurin (1941 – 1996), Yves-Marie Maurin (1944 – 2009) et Dominique Collignon-Maurin (1949), auxquels s’adjoignent ensuite Jean-François Vlérick (1957) et sa sœur Marie-Véronique Maurin (1960), laquelle exploite le pseudonyme Marie Wiart depuis 1982. Cette troupe familiale collabore à de nombreux films, téléfilms, feuilletons télévisés ainsi qu'à des représentations au théâtre et à la radio.



En 1946, séparée de son mari Pierre-Marie Bourdeaux, Mado Maurin est nommée directrice des théâtres municipaux de Saint-Brieuc et de Morlaix. Le dimanche 26 janvier 1947, le petit Patrick vient au monde à Saint-Brieuc, où il ne restera que quelques mois avec sa mère avant de rejoindre la région parisienne. Après une rupture douloureuse, sa mère épouse Georges Collignon, déjà père de deux jeunes garçons. Dès lors, la tribu de ce qui devient bientôt « les petits Maurin » est constituée. Tous les enfants adoptent alors ce patronyme artistique qui facilite leur placement dans divers spectacles, pièces de théâtre, émissions de télévision, de radio et films de cinéma. Les Maurin emménagent dès lors dans un grand appartement au 3e étage du 65, rue Sainte-Anne à Paris, où le jeune Patrick habite jusqu'en 1968.



Dirigée par l'énergique Mado, la famille baigne à la fois dans un univers de « saltimbanques » et dans une profonde foi catholique. Ainsi, Patrick va accomplir sa communion solennelle en 1959, à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre de Paris. Côté « professionnel », il fait ses débuts en 1950, âgé seulement de 3 ans, sur les planches du théâtre national de Chaillot dans Primerose de Robert de Flers, où sa mère tient aussi un rôle. Les « petits Maurin » (Dewaere conservera le pseudonyme de Patrick Maurin jusqu’en 1967) vont dès lors se jalouser les rôles enfantins. À cette époque, sans le savoir, le tout jeune Patrick qui ne ressemble pas complètement à ses frères, déclare souvent malicieusement : « Moi, on m'a trouvé dans une poubelle ! », car ses parents ont échafaudé alors sur ses origines, un scénario vraisemblable mais mensonger, son père officiel étant à cette période Pierre-Marie Bourdeaux, qui l'a reconnu à sa naissance.
En 1954, un événement traumatisant survient : Patrick, alors âgé de sept ans et son grand frère Jean-Pierre partent se divertir à la foire de Gouvernes. Dans un stand de tir, Patrick blesse malencontreusement le responsable de l'attraction qui passe juste devant lui au moment où il parvient, non sans mal, à tirer. Une volée de plombs atteint aux poumons l'homme qui s'effondre et est emmené, quelques minutes plus tard, en ambulance sous les yeux du jeune garçon, particulièrement affecté par son geste malheureux. Mado Maurin raconte qu'il « en a été malade ».

À cette période, il est inscrit à l’école publique primaire de la rue de Louvois où il fait la connaissance de Francis Huster. Dans le film Monsieur Fabre, il donne la réplique à une immense vedette de l'époque, Pierre Fresnay, aux côtés de ses frères Jean-Pierre et Yves-Marie. En janvier 1956, il joue son premier rôle important dans la pièce Procès de famille au théâtre de l'Œuvre. Le sujet est tragique : un petit garçon est déchiré entre trois couples qui se le disputent. Giflé par l'une des femmes et fou de douleur, il se suicide alors en se jetant dans une cage d'ascenseur. La même année, il joue le jeune Pepeniello, un enfant tiraillé entre deux familles, dans Misère et Noblesse, d'Eduardo Scarpetta, mise en scène par Jacques Fabbri à Paris, puis accompagne la troupe pour des représentations à l'étranger. Ces rôles éprouvants finissent par lui peser, d'autant qu'il faut parfois jouer jusque tard dans la nuit et qu'il doit reprendre chaque matin le chemin de l'école.



De récents témoignages, révèlent que l'enfant aurait subi des abus sexuels de la part d'un adulte, membre de sa famille. Selon les mêmes témoignages, ces événements auraient contribué à forger sa personnalité, à la fois rebelle, fragile et tourmentée. Durant cette période, il joue la comédie au théâtre et intervient dans différents films dont certains sont signés par des personnalités reconnues comme Marc Allégret, Gene Kelly ou encore Henri-Georges Clouzot. L'enfant est vif, jovial et turbulent, toujours prêt à en découdre avec l'autorité. Ainsi, son frère Dominique relate que lors du tournage du film La Route joyeuse, l'acteur star et réalisateur américain Gene Kelly prend un caillou en pleine tête parce que le petit Patrick, neuf ans, s'amuse alors à faire des ricochets. Pour les punir, on les enferme dans une chambre d'hôtel. En représailles, son frère et lui vont la mettre à sac.

En 1958, il se retrouve avec son frère Yves-Marie au Cirque d'Hiver pour jouer la comédie-spectacle Jimmy Boy et Davy Crocket où il monte à cheval et tire sur des indiens aux allures de cascadeurs et de clowns. Il se voit confier peu à peu des rôles de plus en plus importants. Ainsi, le 19 décembre 1959, à l'âge de 12 ans, il interprète en direct à la radio française le personnage de Jerry dans la pièce de Samuel Beckett Tous ceux qui tombent aux côtés de Roger Blin. En 1961, dans la série télévisée La Déesse d'or, il fait partie d'un quarteron de gamins prêts à toutes les aventures.



Comme Michel Polnareff, il est inscrit au cours Hattemer, une école privée de la rue de Londres où il reçoit un enseignement personnalisé et alors considéré comme « moderne ». Durant sa scolarité adolescente, il noue une relation sentimentale avec une jeune fille prénommée Dominique. Dans son livre, Mado Maurin confie qu'à ses yeux, il est foncièrement « réservé, pur, honnête, droit... et entier ». Et de souligner combien il rêve alors de théâtre. Durant les périodes de vacances, il continue à participer aussi à des émissions pour la télévision, notamment en août 1961 où il joue le rôle d'un jeune candide à la découverte de notions scientifiques. En 1962, il campe sur scène le rôle de l'Innocent dans l'adaptation de L'Arlésienne aux côtés de Joséphine Baker En 1963, il interprète la pièce (au titre symbolique) Fils de personne d’Henry de Montherlant au théâtre des Mathurins. L'histoire retrace la France sous l'Occupation allemande, la collaboration, les restrictions alimentaires mais aussi la séparation des familles et le sort cruel de certains enfants. Le 25 janvier 1964, quelques jours après la dernière représentation et le jour de ses 17 ans, l'illustre auteur lui adresse un mot de félicitations.

Toujours en 1963, pour la pièce intitulée Les Yeux de dix-huit ans de Jean Schlumberger, auteur dramatique proche de Louis Jouvet, il partage les planches avec Armand Mestral. L'histoire met en scène un industriel sachant qu'il ne lui reste que quelques minutes à vivre. L'homme se place devant un grand miroir et revoit défiler les événements marquants de sa vie. Le tout jeune Patrick figure sa jeunesse. L'homme l'interpelle, lui faisant des reproches, démontrant combien il a trahi ses idéaux, ses rêves et ses espoirs en grandissant. Pour Mado Maurin, cette fiction fait étrangement écho aux tout derniers instants de Dewaere, installé face à son miroir, juste avant son geste fatal.

Le 14 août 1965, il tourne dans le cadre du Théâtre de la jeunesse diffusé sur la première chaîne de l'ORTF un téléfilm consacré à Marie Curie. Il y côtoie de futures vedettes comme Jacques Higelin, Sabine Haudepin ou encore Caroline Cellier. La même année, lors de certaines représentations dans les coulisses du théâtre Edouard VII, l'adolescent subit une relation conflictuelle avec le metteur en scène Jean Le Poulain et Mado Maurin doit menacer d'avertir la presse si le départ de son fils n'est pas accepté.

Comme ses frères Jean-Pierre, Yves-Marie et Dominique, Patrick est inscrit au cours de Raymond Girard, professeur au Conservatoire censé les préparer pour le concours d'entrée. Au cours Girard, il rencontre Françoise Dorner âgée de 16 ans et comédienne en herbe, laquelle devient sa fiancée durant deux années. Mais alors que Jean-Pierre et Dominique sont reçus, Yves-Marie et lui sont recalés. Patrick racontera dans une ultime interview comment on lui apprend « comment jouer du théâtre classique », dans une posture qu'il estime ensuite « artificielle et décalée ». Quelque peu découragé, le jeune Patrick décide alors de devenir réalisateur et metteur en scène et commence par passer son permis de conduire, indispensable pour être assistant (étape incontournable pour devenir réalisateur).

Jusqu'à ce qu'il abandonne le patronyme Maurin, le jeune comédien participe aussi à de nombreuses émissions de la Radio et télévision scolaires, à des films publicitaires pour diverses marques comme Nestlé (1954), pour les cours Eurélec permettant de fabriquer en kit des appareils et se former à l'électronique (1961) ou encore pour Esso avec le feuilleton radiophonique diffusé sur Radio Luxembourg « L'Homme à la voiture rouge » écrit par Yves Jamiaque (entre 1961 et 1963). Concernant son enfance de « saltimbanque », lors d'une de ses interviews, il va dévoiler une blessure : « Je n'étais pas doué du tout ; le moins doué de mes frères ». Ils connaissent alors un certain succès et pas lui. Il avoue qu'il n'était « pas du tout à l'aise » et que cela représente « des souvenirs affreux, des cauchemars ». Il résume : « J'avais horreur d'être acteur quand j'étais enfant, donc j'étais très mauvais ». Il avoue aussi un blocage, probablement de la timidité. De plus, il éprouvait des difficultés à concilier l'ambiance de l'école avec celle des tournages. Dès lors, il était décidé à ne pas faire ce métier-là. Attiré par « les boutons et les lumières », appréciant les aspects techniques, il aurait aimé être pilote ou, toujours dans l'audiovisuel, cadreur ou encore ingénieur du son. « Plutôt derrière la caméra que devant », précise-t-il. En 1981, Deware déclarera qu'il a toujours eu envie de passer derrière la caméra et réaliser lui-même un film. Pour lui, le metteur en scène se sert de ses propres motivations ou désirs. « J'ai fini par le faire [l'acteur] parce que c'était la seule chose que je savais faire ». Il affirme toutefois ne pas le regretter, bien que cela n'ait pas été un choix.


Différend familial
Après une trentaine de pièces de théâtre et de téléfilms à succès pour l’ORTF, bien que toujours mineur (la Majorité civile étant alors fixée à 21 ans), il choisit de prendre du champ par rapport à sa famille, pour deux motifs. D’une part, il apprend à dix-sept ans en 1964 par la bouche de son frère Dominique, qu'il n'est pas l'enfant biologique de Pierre-Marie Bourdeaux et d'autre part, qu'il a été spolié d'un héritage et de ses cachets bien avant sa majorité. Bourdeaux est le premier époux de Mado Maurin et père de ses deux premiers enfants Jean-Pierre et Yves-Marie ; Georges Collignon son second époux est le père de Dominique, Jean-François et Marie-Véronique. Bien que Georges Collignon l'ait reconnu, Patrick est en réalité le fils naturel de l’artiste lyrique et chef d’orchestre Michel Têtard, mort en 1960 à l’âge de trente-cinq ans. Cet artiste rejoint la troupe que dirigent Mado et Pierre-Marie Bourdeaux à la sortie de la guerre, en 1945 puis il noue une relation avec la comédienne. Dans sa biographie, Mado Maurin précise que les deux hommes abordent alors ensemble le principe d'un divorce et que dès lors, Bourdeaux la quitte. Mais après quelques mois d'une passion dévorante, lorsqu'elle annonce à son amant sa grossesse, elle reçoit en retour un télégramme de rupture, celui-ci refusant de croire qu'il était le père de l'enfant.
Dans une ultime interview trois jours avant son suicide, Patrick Dewaere dévoilera les méandres de son identité qu'il qualifie « de souche bretonne », son véritable père « ténor de métier », son enfance en compétition parmi les autres « petits Maurin ». Au sujet de sa décision de quitter la « tribu Maurin », il déclare que « C'est très difficile de passer d'enfant-acteur à acteur ».


Une famille recomposée

Arbre généalogique de Patrick Dewaëre


Georges Collignon
(1920-1985)
2° beau-père

Michel Têtard
(1925-1960)
Père biologique Mado Maurin
(1915-2013)
Mère Pierre-Marie Bourdeaux
(1910-1980)
1° beau-père
reconnaît Patrick à la naissance
Jean-Pierre Maurin
(1941-1996)Yves-Marie Maurin
(1944-2009) Dominique Collignon-Maurin
(né en 1949)Jean-François Vlérick
(né en 1957)Marie-Véronique Maurin
(née en 1960)


Patrick Dewaere
(1947-1982) Sotha
(née en 1944)
1° épouse en 1968, divorce en 1979 Miou-Miou
(née en 1950)
concubine de 1974 à 1976 Elsa Chalier
(née en 1958)
2° épouse en 1980

Angèle Herry
(née en 1974)
Lola Dewaere
(née en 1979)

Sources: Biographie de Chrisophe Carrière (2012), , , , , Livre de Mado Maurin (2007), , , , . Fiches biographiques d'Angèle et Lola, ses deux filles. Date du mariage avec Elsa, le jeudi 16 octobre 1980.





La biographe Jean-Marc Loubier affirme qu'à la même période, Dewaere aurait été pratiquement dépossédé d’un héritage et de ses économies par sa mère. Le jour de ses dix-sept ans, parce que sa mère l'empêche de téléphoner, il est pris d'une colère subite et la brutalise en la jetant par terre. Il est alors mis à la porte de la maison familiale et se réfugie dans une chambre de bonne. Après deux mois de brouille, il se réconcilie pourtant avec Mado.


Un jeune acteur remarqué
En 1966, bien que figurant et non crédité au générique, il est remarqué par René Clément, le réalisateur de Paris brûle-t-il ?, pour son incarnation courageuse et physique d'un jeune résistant. Le réalisateur fera à nouveau appel à lui en 1971 dans La Maison sous les arbres pour camper une nouvelle fois comme figurant, le personnage d'un jeune homme rebelle, atypique et un peu anarchiste. Ses différends familiaux l’encouragent à adopter un pseudonyme, élaboré à partir du nom marital de son arrière-grand-mère maternelle qui étant veuve, s'est remariée avec un flamand nommé De Vaëre, dont il remplacera par erreur la troisième lettre V par un W.
Ainsi, le nom de Patrick de Waëre apparaît au générique de la mini-série Les Hauts de Hurlevent en 1964, avant d'adopter la graphie définitive sous laquelle il deviendra célèbre : Patrick Dewaere.
Le public le remarque réellement en 1967, grâce à un feuilleton télévisé où il tient pour la première fois de sa carrière le rôle principal, Jean de la Tour Miracle, également réalisé par Jean-Paul Carrère et qui bénéficie alors d'un certain succès populaire. Refusant d'être doublé, il effectue toutes ses cascades et monte à cheval avec assurance. Le 6 janvier 1968, après la diffusion de la série, il déclare à la revue Télé 7 jours : « Je veux faire peau neuve complètement et repartir à zéro. Mon passé, je ne le porte pas comme un panache mais je le traîne comme un boulet ». Il quitte alors le domicile familial de la famille Maurin pour s'installer dans un appartement du 18e arrondissement de Paris, rue Ordener, en colocation avec un ami comédien du même âge, Jean-Jacques Ruysdaël qui va se tuer dans un accident automobile, quelques mois plus tard. À cette époque, il adopte la moustache pour vieillir son visage angélique, déclarant : « J'aimerais être laid et vilain. Je me dis qu'en buvant beaucoup, j'aurai des poches sous les yeux et peut-être un jour, une gueule intéressante ».



Premiers succès
Émancipé de la tutelle familiale à vingt et un ans, prenant de la distance avec son passé de jeune comédien et sa foi catholique, il adopte une position libertaire et gagne sa vie comme déménageur en livrant des réfrigérateurs. Il profite aussi de la montée de la contestation étudiante pour rencontrer des acteurs alternatifs. De février à avril 1968, il partage l'affiche avec Pierre Arditi dans Ma déchirure de Jean-Pierre Chabrol, mise en scène au théâtre de la Commune par Gabriel Garran ; dans la distribution figure aussi Élisabeth Wiener qui vient de tourner un film sulfureux de Clouzot et avec laquelle il noue une relation amoureuse qui durera quelques mois. N'hésitant pas à faire le coup de force, il participe aux événements de Mai 68 et se fait alors matraquer par un CRS.

Le théâtre de la Commune s'étant mis en grève par solidarité avec le mouvement, Dewaere rencontre lors des Journées du cinéma de Suresnes la comédienne-réalisatrice Sotha, qui partage alors sa vie avec Romain Bouteille. Durant l'occupation de la salle de cinéma Les 3 Luxembourg, ils nouent une relation passionnée et se marient, autant par défi que par jeu, le 26 juillet 1968. Les témoins, Rufus et une amie danseuse, Christine Haydar, jurent de garder le secret sur cette « union officielle ». Les jeunes mariés partent quelques semaines en Tchécoslovaquie, en plein Printemps de Prague, avant de rentrer à Paris pour intégrer le collectif réuni autour de Romain Bouteille (qui pousse l'abnégation jusqu'à prêter son appartement au jeune couple) et participer activement aux travaux de construction de son premier café-théâtre, 18 rue d'Odessa dans le quartier du Montparnasse: le Café de la Gare. Il y partage les planches avec Coluche, Henri Guybet, Martin Lamotte, Renaud et Sotha, sans oublier celle qui deviendra la passion de sa vie : Miou-Miou. Il dira ironiquement à plusieurs reprises que « le Café de la Gare, ce n'est qu'une histoire de fesse ». À cette époque, il n'a pas d'argent et la troupe l'invite à manger. Au bout de quelques mois, il vend sa voiture pour acheter à son tour à manger à toute l'équipe. Chaque membre de la troupe sollicite aussi ses contacts et quelques « parrains » vont aider financièrement ces débuts difficiles, parmi lesquels Raymond Devos, Pierre Perret, Georges Moustaki, le professeur Choron, Cavanna, Jean Yanne, Jacques Brel, Dalida, Jean Ferrat ou encore Leny Escudero.



Le point commun de tous était « un état d'esprit de disponibilité ». Dewaere doit alors désapprendre tout ce qui lui a été enseigné au théâtre classique, à la télévision et dans les films formatés dans lesquels il a joué jusqu'alors. Il se fait violence mais il en apprécie aussitôt le lien direct et privilégié avec le public. Écrire ses textes, concevoir, créer et monter les décors, les costumes, représente pour lui, « une expérience formidable », une expérimentation pure, un véritable « fantasme d'acteur ». Il apprend à établir un rapport qu'il définit comme « sain » avec le public, sans intermédiaire. « C'est là qu'on pourrait dire, que je me suis trouvé ! » explique-t-il. Le succès du Café de la Gare permet alors d'attirer les décideurs du cinéma. Dewaere déclare avoir commencé à réellement aimer son métier à partir de la période Café de la Gare, soit après déjà une quinzaine d'années de carrière.
Pour la première fois il entend rire le public, réagissant à son travail de comédien et il est alors interloqué et perd le fil du dialogue, avec dixit, « sa gueule de jeune premier trouduc », lui qui n'a jamais connu jusqu'alors un tel succès comique. Il apprécie dès lors, la grande liberté de créer ce qu'il souhaite, sans se conformer aux formats conventionnels imposés par d'autres : « Ça a été primordial pour moi » et il souligne combien cette équipe a représenté aussi une forme de famille pour lui, dont il entretient encore le lien : « On ne peut pas passer un an sans se voir ». Il constate aussi que grâce à cette modeste scène, le rapport de force avec la profession s'inverse ; le demandeur d'emploi devenant alors « offreur » de sa prestation et ceux qui doivent l'évaluer se déplacent eux-mêmes pour le voir.
Durant cette période, il signe le scénario et les dialogues de différents sketchs, notamment avec Sotha. La troupe accueille par la suite Gérard Lanvin, Gérard Depardieu, puis Bernard Le Coq, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Anémone et Gérard Jugnot.



En novembre 1968, Dewaere doit rejoindre l'armée pour faire son service militaire obligatoire. Pour être réformé, il absorbe alors quantité de médicaments sous la surveillance de sa compagne Sotha et succombe presque à un empoisonnement. Le médecin qui le suit lors de son hospitalisation diagnostique des « tendances à l'autolyse », ce qui signifie un net penchant pour les tentatives de suicide. Désormais libéré des obligations militaires et pour gagner de l'argent et soutenir la tribu du Café de la Gare, Dewaere s’essaie au doublage, prêtant notamment sa voix à Dustin Hoffman dans Le Lauréat ou à Jon Voight dans Macadam Cowboy sur le modèle de son frère Dominique Collignon-Maurin qui sera la voix française de Mark Hamill pour le personnage de Luke Skywalker dans la saga Star Wars. Patrick développe en parallèle sa passion pour la musique et la chanson. Cette période il imagine les faire adapter par un ami québécois, « pour les sublimer » et projette d'écrire et produire une comédie musicale. Le 12 juin 1969, le Café de la Gare ouvre ses portes au public avec comme slogan : « C'est moche, c'est sale, c'est dans le vent ! ». L'une des toutes premières pièces s'intitule Spectacle en or massif, elle est de et avec Romain Bouteille, Dewaere, Coluche, Sotha, Claude Mann, Henri Guybet et Miou-Miou. À cette période, il vit avec Sotha dans un loft situé rue Lepic dans le 18e arrondissement et les jeunes « mariés clandestins », faute de faire un enfant et après avoir vu le film La Planète des singes, adoptent une guenon – à l'instar de Léo Ferré. Sotha précise que l'acteur observe alors l'animal et s'inspire de ses expressions, de ses mimiques et de ses gestes.



En 1971, il compose et interprète ainsi en duo avec Françoise Hardy, la chanson T’es pas poli lors d'une émission diffusée sur la Deuxième chaîne de l'ORTF et intitulée Duo inattendu qui fait l'objet d'un disque 45 tours. Le 8 février 1971, il participe aussi à l'émission Les chemins de l'histoire diffusée sur la même chaîne, en récitant des extraits de deux chants patriotiques de Paul Déroulède. Comme ses amis du Café de la Gare, il tourne également quelques publicités qui aident à financer le théâtre. La même année, il participe à deux courts-métrages avec la troupe du Café de la Gare et obtient un petit rôle de soldat volontaire de l'an II dans Les Mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau. Rappeneau était venu au café-théâtre afin d'engager Coluche pour son film, et proposa à Dewaere de lui donner la réplique lors d'un bout d'essai mais, finalement, il l'a retenu et pas Coluche. Assistant sur le film, Luc Béraud relate une anecdote que Dewaere lui a confiée ; lors du tournage, alors qu'il n'interprète qu'un tout petit rôle, il déclare avec malice à Jean-Paul Belmondo, l'acteur principal : « Fais gaffe à tes fesses ! Nous, on est derrière ; on va te faire tomber ».

À cette période, Coluche déclenche une bagarre générale dans la troupe du Café de la Gare, certains l'accusant de se servir indûment de leur travail pour ses propres sketches. Il se fait renvoyer et part mener sa carrière en solo. L'humoriste quitte également sa compagne, Miou-Miou, laquelle se rapproche progressivement de Patrick Dewaere alors que Sotha choisit de le quitter au tout début de l'année 1972. En 1972, il est pressenti pour jouer un petit rôle de séducteur dans César et Rosalie mais Claude Sautet prend peur en constatant la fougue et la richesse du jeu de ce jeune homme qui selon lui, en donne trop. La même année, Robert Enrico lui fait passer des essais pour Les Caïds mais il n'obtient pas le rôle attribué à son ami Patrick Bouchitey. Ils partageront néanmoins l'affiche du film La Meilleure Façon de marcher en 1976 et élaboreront un projet de film intitulé On est pas des héros avec Dewaere dans le rôle principal et Bouchitey à la réalisation.
Toujours en 1972, comme le révèle Claude Miller alors assistant du réalisateur Gérard Pirès, il participe au casting du film Elle court, elle court la banlieue, en compagnie de ses collègues et amis du Café de la Gare. À la fin de la même année, il continue à courir le cachet et participe à une émission humoristique consacrée à et produite par Pierre Dac où il côtoie d'autres comédiens, parmi lesquels Grégory Ken, futur chanteur du duo Chagrin d'amour. En 1973, il interprète l'un des rôles principaux d'un film totalement expérimental et d'expression poétique : Themroc de Claude Faraldo, aux côtés de Michel Piccoli et ses comparses Romain Bouteille, Coluche, Henri Guybet et Miou-Miou. Bien que devenu culte parce que les dialogues n'exploitent aucune langue réelle et qu'une certaine improvisation y est flagrante, ce film ne recueille alors qu'un succès d'estime. La même année, l'immeuble qui abrite le Café de la Gare devant être détruit, la salle est transférée au 41, rue du Temple dans le 4e arrondissement. Dès lors, l'esprit collectif et solidaire d'origine est quelque peu abandonné, ainsi que les signatures collectives des pièces.


Période faste

Dewaere se révèle au grand public en 1974 dans Les Valseuses de Bertrand Blier, film où il apparaît aux côtés de Gérard Depardieu et Miou-Miou. Il vit avec cette actrice une intense passion amoureuse de laquelle naît une fille, Angèle Herry, le 13 août 1974. Le réalisateur hésite un temps à donner l'un des rôles principaux à Coluche mais grâce aux essais fulgurants qu'il tourne avec Dewaere, Blier décide de l'engager, persuadé de son talent et de son charisme pour le rôle. Lorsque Miou-Miou lui annonce qu'il a obtenu le rôle des Valseuses, il prend conscience que sa vie va changer. Pour toute l'équipe, « c'était le premier film important. [...] Tout le monde mettait le paquet. Et c'était difficile à tenir », car l'ambiance sur les plateaux tourne au délire. Dewaere relate que Bertrand Blier a failli plusieurs fois « prendre ses valises et se casser du tournage ». Dewaere ajoute : « Gérard Depardieu qui venait de Châteauroux et qui avait fait de la prison, se sentait parfaitement dans son élément » : hors du tournage, son comportement restait le même que l'amusant voyou du film.
Le tournage est émaillé des quatre cents coups du duo Depardieu - Dewaere et doit même être prolongé de deux semaines par leur faute et leurs dérives. Heureusement, le succès populaire et commercial est très important car le film recueille plus de 5,7 millions d'entrées. Pourtant lors du tournage Bertrand Blier est témoin des déchirements passionnels que se livrent Miou-Miou et Dewaere : un soir, Dewaere défonce la porte de la chambre d'hôtel de Gérard Depardieu, persuadé à tort que Miou-Miou le trompe avec lui. Cet épisode douloureux démontre l'hypersensibilité de Dewaere et un vif penchant pour les réactions à chaud. L'acteur éprouve du mal à affronter les démons de ses origines incertaines et de son enfance abîmée et abusée ; le mensonge et la dissimulation représentant, pour lui, les ennemis absolus.
À cette période, il tourne Au long de rivière Fango, un film écrit et réalisé par celle qui est toujours son épouse officielle, Sotha et cofinancé par Coluche. L'intrigue fait étrangement écho à la vie personnelle de l'acteur : elle traite du « mensonge par omission » concernant les origines parentales de l'un des héros, mettant en évidence la responsabilité de la mère, Mathilde, interprétée par Emmanuelle Riva. S'il ne remporte pas un succès populaire, ce « film de potes » (il regroupe les habitués du Café de la Gare, Romain Bouteille, Christine Dejoux et Rufus mais aussi des proches comme Élisabeth Wiener, Catherine Ringer ou Gérard Lanvin) procure de grandes satisfactions à l'acteur.



Toujours avec Rufus, il entame alors le tournage du film Lily aime-moi. Huit ans avant le tournage de d'Édith et Marcel de Claude Lelouch, Patrick Dewaere s'entraîne pour être crédible à l'écran comme boxeur. Dewaere est réellement monté sur le ring pour une rencontre hors tournage le 30 novembre 1974 mais ayant fait match nul, ce qui l'énerve, il se sent obligé à refaire un nouveau combat avec le même boxeur professionnel. Le film traite également de la rupture et de l'amour perdu et Dewaere donne la réplique à Miou-Miou, alors sa compagne dans la vraie vie.

Après le flop de la comédie légère (mais bien payée) Catherine et Compagnie avec Jane Birkin, Dewaere incarne un petit flic vivant en Normandie, à Rouen, aux côtés de Lino Ventura (rôle que vient de refuser Alain Delon), bien qu'il ne porte pas dans son cœur les forces de l'ordre depuis mai 1968 et qu'il éprouve des réticences envers les armes à feu à la suite de son accident de jeunesse. Adieu poulet de Pierre Granier-Deferre remporte un réel succès avec près de 2 millions d'entrées et lui permet d'obtenir un gros cachet. Concernant ce film, il estime que jouer un flic sympa lui pose problème. Il éprouve alors envie d'interpréter des rôles de cape et d'épée. Sa relation avec son partenaire à l'écran est très positive : Lino Ventura insiste même auprès de la production sur le fait qu'il ne soit pas cité seul en haut de l'affiche mais que la mention soit : « Lino Ventura et Patrick Dewaere dans Adieu Poulet ». Il profite de son succès pour s'acheter une voiture de luxe et loue un duplex dans le quartier Saint-Germain-des-Prés à Paris. À cette période, Coluche s'installe dans une petite maison rue Gazan (14e arr.), où, après d'importants travaux de rénovation (il y fait même installer une piscine), il convie régulièrement ses amis, le dimanche soir étant tout spécialement réservé aux membres de la troupe du Café de la Gare, parmi lesquels Bouteille, Dewaere et Miou-Miou.



Dewaere et Miou-Miou partent en Italie pour tourner La Marche triomphale de Marco Bellocchio. Le couple n'est alors plus en crise et le tournage se déroule sans accroc, même si Dewaere est toujours sous l'emprise de la drogue et qu'il juge finalement le film décevant. À la suite de cette expérience, son nom est retenu pour une production italo-américaine pour laquelle Miou-Miou est engagée, Un génie, deux associés, une cloche mais Dewaere refuse ce qu'il considère comme un navet. Les relations du couple commencent alors à se déliter.

Dewaere enchaîne avec le premier long métrage d'un jeune réalisateur, Claude Miller (jusque-là directeur de production de François Truffaut) : La Meilleure Façon de marcher. Luc Béraud, coscénariste du film, relate que début de leur collaboration est chaotique : l'acteur le traite de « facho » parce qu'il a un tempérament de « gueulard » (ce que Béraud reconnaît lui-même bien volontiers). De plus, Dewaere a été choisi alors qu'à l'origine son ami Philippe Léotard devait tenir le rôle mais le réalisateur ne s'aperçoit pas que l'acteur est en pleine dérive. Ce dernier vient de rencontrer par l'intermédiaire de Patrick Bouchitey, Barbara Anouilh, petite-fille du célèbre auteur dramatique. Entre 1977 et 1978, elle va l'entraîner du Festival du cinéma américain de Deauville aux soirées mondaines de la capitale mais aussi l'initier aux drogues dures.

Après le tournage de La Meilleure Façon de marcher, qui permet à Dewaere d'obtenir la seule récompense de sa carrière partagée avec Patrick Bouchitey : l'Étoile de cristal du meilleur acteur en 1975, Bouchitey et lui se laissent aller à des excès nocturnes qui finissent par les impliquer dans un grave accident de voiture à Paris. Dewaere s'en tire avec quelques contusions, Bouchitey est blessé et surtout l'accident a fait une victime, la conductrice de l'autre véhicule, un épisode dramatique qui marque encore un peu plus l'acteur, déjà éprouvé par l'accident de tir dont il avait été responsable durant son enfance.



Rupture avec Miou-Miou
À l’été 1975, quelques semaines après la sortie du film Lily aime-moi, Miou-Miou est choisie pour le tournage du film D’amour et d’eau fraîche et elle tente d'imposer à la production Dewaere pour camper le premier rôle masculin. Mais le réalisateur Jean-Pierre Blanc refuse et préfère engager Julien Clerc qui, pourtant, n'a jamais fait de cinéma jusqu'alors et que sa compagne France Gall vient de quitter. Cette situation affecte le couple et lorsque Miou-Miou confie la petite Angèle à ses beaux-parents sans en informer son compagnon, une rupture survient car Dewaere réagit avec colère. Pour elle, cette séparation est une question de vie ou de mort. Sur les plateaux, Miou-Miou, dont le couple est en crise, tombe sous le charme du chanteur et décide, au cours d'une conversation téléphonique, de rompre avec Dewaere qui fait aussitôt le trajet depuis Paris pour « casser la gueule » du chanteur à son hôtel, lors du tournage à Évian.
Cette situation rend particulièrement difficile le tournage de leur film suivant F… comme Fairbanks qui débute quelques semaines plus tard : les personnages incarnés par Miou-Miou et Dewaere s’aiment et se déchirent, à l’image des deux acteurs dans leur vie privée. Second long-métrage de Dugowson avec une partie des mêmes acteurs principaux, ce tournage est éprouvant pour Miou-Miou et pour son ex compagnon. Film à message social comme le précédent, F… comme Fairbanks traite à nouveau du chômage, comme fléau majeur de notre époque et exploite une nouvelle fois Dewaere en anti-héros « perdant ».



Son ami dessinateur et acteur Jean-Michel Folon révèle que le soir après le tournage, la toute petite Angèle doit tantôt repartir avec l'un ou l'autre de ses parents, ce qui est déchirant pour toute l'équipe. Le drame personnel que vit alors Patrick Dewaere trouve son paroxysme dans l'une des scènes essentielles du film, lorsque le personnage surgit sur une scène de théâtre, interrompt la pièce où Miou-Miou joue devant le public et l'entraîne en coulisse, pour régler ses comptes. Quelques instants avant de tourner ce long plan, Dewaere prévient le réalisateur qu'il est en mesure de ne faire qu'une seule prise, compte tenu de l'intensité dramatique de la séquence. Lors de la scène, il hurle et se précipite à plusieurs reprises, la tête en avant contre une cloison, sans être doublé par un cascadeur. Durant cette période noire, l'acteur Dewaere se rend tout seul à la cathédrale Notre-Dame de Paris au milieu de la nuit pour prier. Selon Jean-Michel Folon, son ami : « Patrick était une flamme. Une flamme, c'est fragile et ça peut s'éteindre au moindre courant d'air. Et il y a eu un courant d'air... Et Patrick s'est éteint ».


Ambitions cinématographiques et musicales

Pour le film La Meilleure Façon de marcher, l'acteur accepte le rôle dès la lecture du scénario, ce qui est alors inédit pour lui.
À cette période, l'acteur prévoit aussi un nouveau tournage en costumes d'époque sous l'égide de Romain Bouteille avec ses comparses du Café de la Gare, planifié pour le mois de mai 1976 et intitulé Yeomen sans colère, une satire de mai 1968 transposée au Moyen Âge. En dépit de leurs efforts, le projet ne se fera pas mais inspirera largement Coluche pour son film Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine, sorti l'année suivante et dans lequel on retrouve une partie de la troupe du Café de la Gare dont Sotha, Philippe Manesse, Gérard Lanvin et Martin Lamotte. Clin d'œil à la désertion de l'acteur, totalement pris par ses nombreux tournages, le Café de la Gare monte à cette époque une pièce humoristique intitulée À nos chers disparus : Hommage à Patrick Dewaere avec Coluche, Gérard Avenrell, Miou-Miou, Henri Guybet, Jean-Michel Haas et Catherine Mitry.
Lors d'une interview au Festival de Cannes pour défendre F… comme Fairbanks projeté hors sélection officielle, Dewaere précise que s'il n'aime pas les décorations, il apprécierait considérablement le fait de recevoir une distinction de la part de sa profession.



Au cours de la préparation d'une séquence devant être réalisée au palais de justice d'Aix-en-Provence, Dewaere, contrarié par une interdiction de manger à l'intérieur de l'édifice, s'énerve contre le réalisateur qui entend le raisonner. Devant toute l'équipe technique, l'acteur propose à Yves Boisset de se battre pour régler la question de manière virile puis après avoir échangé deux coups de poings, Dewaere se met à rire et déclare : « Au moins, maintenant, on est copains ! ». La fin du tournage se déroule sans aucun accroc, l'acteur s'attachant à exécuter scrupuleusement tout ce que lui demandera le metteur en scène. À sa sortie, le film séduit un large public avec plus de 1,7 million d'entrées, ce qui constitue le second gros succès, pour l'acteur après Adieu poulet. Selon Boisset, Patrick dissimule alors en réalité son hypersensibilité et sa très grande pudeur, par de constantes provocations, un comportement volontairement agressif, « parce que même pour un empire, il n'aurait pas voulu être tout simplement gentil ». Au sujet de la très douloureuse rupture de Miou-Miou, Boisset raconte qu'une nuit à Saint-Étienne, de retour d'une réunion tardive avec le maire, il aperçoit sans oser le surprendre, Patrick Dewaere en train d'arracher des affiches de Julien Clerc, alors en tournée dans la même ville. Après Le Juge Fayard dit « le Shériff », le réalisateur mesure à quel point ses rôles peuvent influencer la vie de cet acteur. Il se jure alors de ne lui proposer que des personnages et des histoires positives comme il le fera dans La Clé sur la porte ou encore Le Prix du danger qu'il ne jouera jamais, l'acteur ayant mis fin à ses jours quelques mois avant le début du tournage.

Dewaere retrouve sur le tournage Luc Béraud, à nouveau co-scénariste. Les deux hommes partagent une maison à Aix-en-Provence et un lien se tisse entre eux qui inspire aux producteurs l'idée d'un remake de Fanfan la Tulipe avec Dewaere dans le rôle principal, Claude Miller à la réalisation, Béraud au scénario. Peu avant, Miller a réalisé Dites-lui que je l'aime avec Gérard Depardieu, Patrick Dewaere ayant refusé de jouer les « seconds couteaux » avec « le gros » en vedette (comme il l'appelle alors), le rôle est revenu à Christian Clavier. Dewaere vit alors très mal que Claude Miller ne lui offre pas le rôle principal du film avec Miou-Miou en préfèrant Depardieu et relatant cet épisode, il ne peut s'empêcher de pleurer en présence de Marc Esposito. À cette période, Luc Béraud sollicite la production au sujet de son propre projet de long-métrage pour lequel il souhaite Dewaere en rôle titre : Plein sud qui verra le jour en 1981 et pour lequel l'implication de l'acteur s'avérera déterminante.


Amitiés et impact des rôles

En plus de Coluche, Bertrand Blier ou encore Jean-Michel Folon, Dewaere entretient une relation d'amitié depuis le début des années 1970 avec celui que la profession considère comme son alter-ego, Gérard Depardieu. Plusieurs réalisateurs et producteurs, pensent systématiquement à l'un ou l'autre durant cette période, comme s'ils étaient interchangeables. Bertrand Blier estime toutefois que Dewaere est « suiveur » par rapport à Depardieu. Le réalisateur Claude Sautet avouera ainsi avoir pensé embaucher Depardieu lors de l'écriture de Un mauvais fils mais qu'il avait finalement renoncé, estimant « qu'il manque à Gérard, quelque chose d'angélique et d'enfantin ». D'autre part, Dewaere aurait dû jouer initialement à la place de Depardieu dans Buffet froid de Bertrand Blier car à cette période, il a obtenu plus de succès en salle que son ami et les producteurs ont tenté de l'imposer, sans succès. Dewaere ne parvient par à cacher au journaliste Marc Esposito à chaque fois qu'il le rencontre, qu'il est obsédé par sa compétition avec Depardieu qu'il surnomme « le gros ».
De 1974 à 1979, Dewaere reste prioritaire devant Depardieu dans le choix des producteurs de films français car selon Marc Esposito, ils le trouvent « plus sympathique et plus beau que Depardieu, jugé trop bizarre, trop inquiétant. En 1980, la situation s'est brutalement inversée, à jamais ».
Avec humour, Depardieu déclare lors d'une interview : « Avec Dewaere, c'est bien et c'est pas cher. Avec Depardieu, c'est plus cher et c'est pas mieux ».

Lors d'un séjour à Dakar offert par un voyagiste et à l'invitation d'Yves Boisset, Patrick Dewaere fait la connaissance d'une jeune fille. Une nouvelle fois, la drogue est l'un de leurs centres d'intérêt communs, d'autant plus qu'ils sont tous deux en période d'abstinence. Cette brève relation est encore abîmée par une issue tragique : quelques mois plus tard cette jeune fille se suicide en se jetant d'une terrasse. Pour se changer les idées et relever un nouveau défi personnel, Dewaere décide de traverser en solitaire, le Sahara à moto mais les forces de l'ordre marocaines lui interdiront alors d'entreprendre sa traversée. Boisset révèle également qu'à cette époque, il lui offre le roman quasi autobiographique de Jack London, Martin Eden, lequel devient dès lors son livre de chevet. Le réalisateur estime qu'on peut voir en Martin Eden une vraie parenté avec Dewaere.

Pour Préparez vos mouchoirs (1978), son réalisateur et ami Bertrand Blier décide de réunir à nouveau le trio Dewaere, Depardieu et Miou-Miou mais cette dernière refuse, non pas en raison de sa rupture avec Dewaere mais parce que le rôle est particulièrement déshabillé et qu'elle ne souhaite plus exhiber sa nudité. Blier confie alors le personnage féminin à Carole Laure. Le tournage se déroule beaucoup plus calmement que celui des Valseuses et Bertrand Blier avoue qu'une page est tournée car la folie des débuts a fait place à l'expérience professionnelle, surtout pour Depardieu qui a désormais son assistant personnel et son maquilleur. En France, le film qui réalise un score honorable avec 1,3 million d'entrées bénéficie d'une estime favorable des critiques.

Durant cette période, Dewaere reçoit une douzaine de propositions, dont notamment cinq projets qu'il retient. D'abord, un film intitulé Le Bourrin ou Le Hareng de Jean-Jacques Annaud écrit par Francis Veber, sur l'univers du football en province, qui deviendra Coup de tête, sorti en 1979. Il doit aussi jouer dans Crimes obscurs en Extrême-Orient d'Yves Boisset, racontant l'assassinat du Pape par des agents de la CIA ; Dewaere tourne des essais au Vatican en octobre 1977, Boisset réalisant les prises de vues en caméra légère avec une équipe réduite. Crimes obscurs en Extrême-Orient doit être une production internationale avec Lauren Bacall et James Coburn contrôlée par des investisseurs suisses mais lesquels à terme, abandonnent le projet. Le réalisateur Maurice Dugowson demande son avis à Dewaere pour son film Au revoir... à lundi, qui comprend Miou-Miou et Carole Laure, mais ni Dewaere ni son frère Jean-François n'y jouent contrairement à ce qui était initialement prévu. Il est également envisagé dans La Java de Claude Miller dont le scénario est provisoirement intitulé La Débandade, grosse production internationale avec Miou-Miou, un film d'époque en costumes traitant notamment du « Paris canaille » des années 1800, mais le long-métrage ne se montera pas, principalement faute de financements suffisants.

Enfin, Patrick Dewaere est choisi pour partager l'affiche avec Pierre Richard dans un film populaire, Y'a pas de mai ! de Gérard Oury, comédie où il incarnerait un condamné à mort évadé traversant la France en grève en plein mai 1968 avec son avocat, dans l'espoir d'obtenir la grâce présidentielle auprès du général de Gaulle. Mais Dewaere est déçu par le scénario et ne se voit pas tourner ce genre de film. Selon lui, la période de mai 1968 est trop traitée sous forme de gags, un élément de comique qu'il qualifie de « cinéma de papa ». Le réalisateur et le producteur Alain Poiré de la Gaumont s'opposent à la décision de l'acteur puis son agent Serge Rousseau parvient à négocier une sortie à l'amiable, amenant Dewaere à verser un dédommagement. Le personnage de l'évadé est ensuite distribué à Victor Lanoux.

Ce dernier épisode affecte la notoriété publique de l'acteur qui commence à avoir la réputation de « casse-pieds ». À cette période, l'acteur se lie avec une « femme-enfant », telle que la décrit Bertrand Blier mais sa relation passionnée et abîmée par la drogue avec sa nouvelle compagne, Elsa (de son vrai nom Élisabeth Chalier), l'éloigne de la plupart de ses amis. Initialement la compagne de son frère Jean-François, Elsa l'a rejoint avant le début du tournage du film La Clé sur la porte d'Yves Boisset durant l'été 1978. Bertrand Blier qui la qualifie de femme-enfant avoue espérer que l'acteur la quittera, notamment durant la période du tournage de La Clé sur la porte avec Annie Girardot car « il était incontestablement esclave de son amour pour elle. Pourtant, elle l'a maltraité, l'a beaucoup trompé ». Cette situation ne freine pourtant pas sa carrière et la comédie La Clé sur la porte remporte un succès public, réunissant près de 2 millions d'entrées.

Le 31 mai 1978, lorsque plusieurs organismes publics intentent un procès à des cafés-théâtres parisiens dont le Café de la Gare pour des motifs administratifs, il fait partie des nombreux artistes qui viennent défendre et soutenir Romain Bouteille au Tribunal. Il interpelle le président mais celui-ci lui répond : « Taisez-vous et asseyez-vous… Patrick Dewaere, connais pas ! ».



Le réalisateur Jean-Jacques Annaud parvient à l'imposer à la Gaumont et Alain Poiré pour le film Coup de tête qui pourtant ne veulent pas en entendre parler et attendent Depardieu à la place. Annaud révèle que lors de la préparation du film en 1978, Patrick Dewaere, lassé de ce qu'il considère comme des échecs au cinéma, mise considérablement sur la chanson et sort son premier disque. Mais le 45 tours produit par Yves Simon ne reçoit pas un accueil très populaire et la critique est mitigée, y compris celle de ses proches et amis à l'exception notable des chanteurs et auteurs Nino Ferrer et Louis Chedid. Concernant le tournage de Coup de tête le réalisateur relate qu'en 1978 l'acteur est agréable à diriger et qu'il ne subit alors aucun méfait de la drogue, sauf pour la toute dernière semaine du tournage. Il précise pourtant : « Il vivait un cauchemar avec la femme avec laquelle il avait choisi de vivre ». Concernant sa carrière, Dewaere pense alors que Gérard Depardieu rafle les meilleurs rôles et s'estime lui-même comme « un acteur de seconde classe ». Au cours d'une scène essentielle du film où tous les protagonistes se retrouvent pour un banquet et que le héros du film doit réagir en force face à eux, le réalisateur dévoile que tous les acteurs présents étaient terrorisés par l'incroyable violence incarnée par Dewaere. Lors du dernier jour de tournage du film, Dewaere épuisé et subissant les effets de la drogue, dort dans un coin du plateau, sur un banc
. Annaud demande alors à l'accessoiriste de déplacer son sac de couchage mais l'acteur se réveille en sursaut et il frappe au visage l'accessoiriste, dont une dent se brise, à la suite du choc. Désespéré par son geste malheureux, Dewaere ne sait comment se faire pardonner. À ce sujet, Annaud révèle que ce soir-là, toute l'équipe constate que « Patrick n'était pas dans son état normal. Et son comportement avait changé. C'était dramatique ».

Satisfaction, bien que très provisoire, pour Dewaere : Préparez vos mouchoirs reçoit l'Oscar du meilleur film en langue étrangère à Hollywood. Lors d'une interview à la radio en avril 1979, il déclare hilare : « Ce matin j'étais très content en me réveillant mais plus je me réveille plus je m'aperçois que grâce à cet Oscar plus rien ne sera jamais plus comme avant pour moi ! ». S'il ne pense pas que la récompense aura une réelle influence sur sa carrière, il estime cependant que « même si on n'est pas grand chose on peut continuer à l'être la tête haute ».


Série noire et descente aux enfers

Pour le film suivant Série noire, Alain Corneau révèle que si l'acteur n'avait pas accepté le rôle, il aurait renoncé à monter le film. Dewaere va alors mettre toute son énergie et la force de son talent d'acteur dans ce film. Il déclarera lors de sa dernière interview qu'il s'agit du long-métrage qu'il aura eu le plus de plaisir à jouer. L'acteur qui subit toujours une addiction à la drogue reste cependant toujours parfaitement lucide durant toute la durée du tournage et maîtrise son texte à la perfection. Pour l'une des scènes du film, il se précipite tête la première et sans aucune protection contre le capot d'une voiture, refusant d'être doublé par un cascadeur. Marie Trintignant témoigne : « Dans ce film, j'ai l'impression qu'on se jetait tous dans les scènes, dans les éléments, comme des animaux… C'était un film violent. Tout était violent ! ». Myriam Boyer précise aussi combien le budget du film était « maigre », avec une équipe très réduite. Après une séquence forte où le personnage joué par Dewaere bat celui de Myriam Boyer, l'acteur révèle à sa partenaire qu'il avait l'impression de frapper sa mère (Mado), comme pour régler ses comptes avec elle. Myriam Boyer confirme qu'à cette époque Dewaere se sent obsessionnellement menacé par le succès grandissant de son alter-ego Gérard Depardieu.



Lors de la présentation hors compétition du film au Festival de Cannes, Dewaere se confie à plusieurs journalistes. L'acteur souligne le besoin d'évasion, de rêve, d'exotisme du personnage et il précise : « Ce n'est pas un salaud, c'est un mec tout à fait normal » et qu'il « est le maillon qui a craqué ». L'acteur confirme qu'il est persuadé qu'il s'agit de son meilleur rôle. Concernant la façon dont il perçoit son avenir personnel, il avoue lors d'une interview : « Je ne serai jamais vieux, moi. On devient vieux à partir du moment où on a peur du lendemain, c'est à ce moment-là qu'on devient vieux... J'essaierai de ne jamais avoir peur du lendemain ». De fait, le film est diversement accueilli par la critique. La déception de Dewaere est plus grande encore quand, un an plus tard, le film ne reçoit aucune récompense aux César, la même année où Miou-Miou en reçoit un, pour La Dérobade.

Le jeune réalisateur Didier Haudepin étant parvenu non sans mal à monter son film Paco l'infaillible, Dewaere part pour l'Espagne avec Elsa mais les démons de la drogue sont toujours présents et un soir, Haudepin retrouve l'acteur enfermé dans sa chambre. En pleine crise, il a brisé une table en verre et un gros éclat s'est planté dans son artère fémorale mais après une courte hospitalisation, l'acteur assume son rôle sans sourciller. Le film ne sortira en France qu'en mars 1982.



En juillet 1979, le chanteur et compositeur François Deguelt souhaite se lancer dans la production de cinéma. Il a achevé un scénario intitulé Mourir à Brest, en confie la réalisation à Bernard Farrel et propose les rôles-titres à Lino Ventura et Patrick Dewaere qui en ont accepté le principe mais le film ne se fera pas.

À Los Angeles, Dewaere voit la pièce de théâtre Les Enfants du silence et entreprend des démarches auprès de la William Morris Agency pour acheter les droits d'adaptation afin de la jouer en France. Du fait des contraintes de temps nécessaires pour apprendre la langue des signes, indispensable afin de tenir le rôle principal masculin, il doit abandonner le projet.

Sotha qui a longtemps repoussé la formalité comme pour le protéger, accepte de divorcer, le 12 novembre 1979. Désormais, il peut s'unir officiellement à Elsa qui est enceinte, le couple étant alors sevré (du moins provisoirement) de la drogue. La petite Lola naît trois semaines plus tard, le 4 décembre 1979.



Entre 1979 et 1981, l'acteur enchaîne sans aucune interruption, une dizaine de tournages. Afin de mieux figurer le personnage vulnérable qu'impose le rôle d'Un mauvais fils, Dewaere surprend Claude Sautet en venant à un rendez-vous préparatoire, sans la moustache qu'il arbore, pour se vieillir, depuis sa participation au Café de la Gare au tout début des années 1970. Ce geste touche profondément le réalisateur. Concernant le scénario du film, qui relate l'addiction à la drogue dont les personnages joués par Dewaere et Brigitte Fossey sont victimes et qui fait écho à l'épreuve endurée par l'acteur dans la vie réelle, il ajoute : « Moi, je crois encore à mon âge qu'on peut parler de choses désespérantes et qu'il faut avoir le courage de les dire et lui [Sautet] est arrivé à un âge où il en a marre et il préfère que les choses se passent bien et que tout soit beau ».

Ce film s'inscrit dans une succession de longs-métrages où les rôles négatifs s'additionnent, même pour certaines comédies. Tantôt paumé, perdant, marginal, drogué, désespéré, paranoïaque, frustré, introspectif, violent, fantasque ou manipulateur, une majorité de films vont exploiter jusqu'à la fin, son énergie, ses fêlures et sa vulnérabilité intérieure, le plus marquant (et son dernier), Paradis pour tous, mettant en scène un suicide prémonitoire.

La même année, l'acteur est toutefois sollicité pour une comédie par Philippe de Broca : Psy. Le scénario est adapté d'une bande dessinée signée par Gérard Lauzier. L'auteur est proche de la bande du Café de la Gare et Dewaere se sent en confiance. Si les relations entre le réalisateur et l'acteur s'avèrent moins idylliques que prévu durant le tournage, ce dernier prend le temps entre les prises d'écouter les conseils Alexandre Mnouchkine, qui avait déjà produit Adieu poulet cinq ans plus tôt. Mais Dewaere révèle que durant l'écriture du film, l'auteur du scénario Gérard Lauzier ne s'est pas du tout entendu avec le réalisateur Philippe de Broca, ce qui a compliqué le tournage. « Je croyais qu'ils allaient s’additionner mais en fait, ils se sont soustraits », regrette-t-il

Toujours en 1980, Dewaere refait un bref passage au Café de la Gare pour jouer Les robots ne sont pas méchants, « trilogie en deux parties » de et avec Sotha, ainsi qu'Odile Barbier, Arnold Boiseau, Romain Bouteille, Marie-Christine Descouard, Henri Guybet, Philippe Manesse, Patrice Minet, Jacki Sigaux et Dominique Vallée.


Boycott des médias, après l'« affaire de Nussac »

Alors que sa carrière prend de l’ampleur avec plusieurs grands rôles successifs (Coup de tête, Série noire et Un mauvais fils), une affaire privée va néanmoins valoir à Dewaere un véritable boycott de la part de la presse et des médias : il frappe d'un coup de poing Patrice de Nussac, un journaliste du Journal du dimanche qui avait trahi sa promesse – faite en raison de liens d'amitié – de ne pas révéler son prochain mariage avec Elsa (prévu le 16 octobre 1980). Le jour de la parution de l'article, le couple demande à voir Nussac pour obtenir des explications ; après un bref échange entre le journaliste et l'acteur, Elsa aurait rappelé à Nussac qu'elle avait clairement exigé lors de l'entretien que l'article ne parle pas d'elle et le journaliste l'aurait alors traitée de menteuse. Dewaere aurait alors immédiatement réagi en donnant un coup de poing au journaliste avant de partir.

Les médias lui font payer cher ce dérapage. Ainsi, le présentateur du journal télévisé de 20h d'Antenne 2, Daniel Bilalian s'offusque en direct : « Il s'agit d'un acte qu'on peut considérer comme scandaleux contre notre corporation ». Dès lors, il n’est plus interviewé et la presse omet même son nom dans les articles sur Un mauvais fils, un exemple sans précédent en France ; la presse refuse de citer son nom alors qu'il interprète le rôle-titre d’Un mauvais fils, ou ne publie que ses initiales avec une connotation péjorative : « P. D. ».
Le 14 octobre 1980 soit deux jours après l'affaire du coup de poing, lors de la projection de presse du film Un mauvais fils, le réalisateur Claude Sautet dévoile maladroitement aux journalistes que son premier choix était Depardieu et que le scénario a été écrit pour lui, ce qui déclenche une réaction épidermique de Dewaere. Au cours de la collation qui suit la projection, il insulte alors Claude Sautet. Témoin direct de l'événement, le journaliste Marc Esposito dévoile que l'acteur est en pleine période de dépression, de boycott et sous l'emprise de la drogue, ce qui lui fait perdre pied totalement.
Les producteurs éprouvent quant à eux quelques réticences à l’employer. L'affaire du coup de poing se dénouera « à l'amiable » quelques mois plus tard, Nussac acceptant 75 000 francs, une forte somme pour l'époque. Pour autant, la justice poursuit l'acteur et il se voit condamné à un an d'emprisonnement avec sursis et 10 000 francs d'amende. Au sujet de la vindicte des médias contre lui, le réalisateur Jean-Jacques Annaud avoue en 2004 que la situation était grave et a profondément affecté Dewaere : « Ce rejet de la presse lui a énormément coûté ».
Concernant son image publique, il préfère penser que les spectateurs l'aiment. Mais il déclare lors de la même interview : « On ne peut pas dire que ce soient les médias qui m'aient imposés, ou la profession du cinéma ». Selon lui, ce serait grâce à l'appréciation du public que le milieu du cinéma l'a fait travailler et non l'inverse. Concernant les limites de la célébrité, il souligne : « Il y a des inconvénients énormes... mais c'est tellement rien à côté des avantages ! ».
Lors d'une interview, Dewaere déclare que « Le public ne se rend pas compte à quel point un article de presse peut avoir un impact terriblement violent sur la vie personnelle ». Dewaere précise que ce type de journal dispose d'un budget pour tout procès en diffamation et ainsi, « ils peuvent écrire ce qu'ils veulent ». Il reconnaît avoir fait justice lui-même, tout en insistant sur la douleur subie lors de cette publication : « Je me suis senti décapité quand il m'a fait ça ». Il confirme qu'un contrat moral existe, consistant selon lui à offrir au public les détails sur son travail mais se refusant en revanche à livrer sa vie privée aux médias.



Le 17 octobre 1980, l'acteur effectue une de ses rares apparitions médiatiques de cette période en participant sur France Inter à l'émission radio quotidienne en direct, Le Tribunal des flagrants délires. Sous forme de procès humoristique, il s'agit de juger l'acteur, en pleine période où il est la cible de la presse et des médias, à la suite de l'« affaire du coup de poing ». Évoquant ses deux déclarations dans la presse au moment des faits qui lui sont reprochés (« Je suis la tolérance personnifiée » et « il y a une vérité par personne, par seconde, par moment »), il avoue à la fois avec ironie et agacement : « Je reconnais que j'aurais pas dû taper dessus. J'aurais dû juste… le disputer ! ». Au sujet de la violence qui transpire dans certains de ses films, il répond qu'il faut « se servir de ce qui existe et que le monde est extrêmement violent ». À la question sur le fait qu'il éprouve de la peur en sortant de chez lui, il répond par la négative et d'ajouter une phrase ambiguë : « Entre le moment où on naît et celui où on va mourir, il se passe des tas de choses. Il ne faut pas redouter de s'abîmer. Moi je crois que plus on s'abîme, plus on est beau. On ressemble à notre époque ». À la fin de l'émission, son confrère et ami Patrick Bouchitey intervient au titre du témoin en faveur de l'accusé. Il témoigne que Patrick Dewaere est « tout sauf violent. Il est sensible et avec beaucoup d'humour. Les gens ne savent pas combien il est courtois ». Bouchitey évoque aussi sa passion pour la musique en précisant qu'elle « n'est pas agressive ». Dewaere confirme alors : « Je serais plutôt blues ».


Derniers rôles
Après son passage à vide, Dewaere retrouve Luc Béraud pour leur projet maintes fois différé : Plein sud. La distribution du film est prestigieuse (Jeanne Moreau, Pierre Dux ou encore Guy Marchand) mais l'actrice principale Clio Goldsmith ne s'investit que très superficiellement sur le tournage, ce qui fait enrager le perfectionniste Dewaere. Une nouvelle fois, le succès n'est pas au rendez-vous pour ce film qui réunit même pas 300 000 spectateurs. Dewaere explique au sujet du film Plein sud avoir été considérablement déçu en voyant le résultat à l'écran, en dépit de son fort investissement personnel pour en défendre le sujet et même aider à en monter la production. Selon lui, il aurait alors perdu tout crédit pour défendre à l'avenir un film auquel il tiendrait.



Initialement intitulé Mexico Bar, dans Hôtel des Amériques d'André Téchiné en 1981, il interprète une nouvelle fois le rôle d'un homme marginal et paumé, dans une histoire d'amour sans issue et avec le suicide en toile de fond. Téchiné reconnaît être profondément marqué a posteriori par le fait d'avoir écrit un tel rôle destructeur et suicidaire pour Dewaere : « Je l'ai poussé dans un abîme à travers ce film et ce personnage qui correspondaient sans doute à ses propres démons ». Catherine Deneuve estime quant à elle qu'il ne joue pas mais qu'il vit réellement les rôles qu'il incarne ajoutant : « C'est l'un des rares acteurs qui m'aient vraiment fait pleurer ». Pourtant, l'actrice et Dewaere ne connaissent pas de véritable osmose durant le tournage, la présence permanente d'Elsa et de la drogue, isolant ce dernier de l'équipe.



À cette époque il se dit « excommunié », « militant de rien » et n'a pas encore trouvé d'histoire à défendre. Sur l'impact négatif que ce pénible épisode a engendré, Dewaere persiste et signe : « Si c'était à refaire, je ferais exactement la même chose » car pour lui, l'objectif est atteint désormais : « Les journalistes ont un rapport beaucoup plus sain » [avec lui].
Le rôle décisif suivant va être celui de Beau-père dont le sujet est à la fois très controversé et dangereux pour son image publique : un trentenaire se voit séduit par une très jeune adolescente, la fille de son ex-compagne qui vient de mourir dans un accident de voiture. Le rôle de l'adolescente est proposé à Sophie Marceau mais il revient finalement à une inconnue, Ariel Besse. La photo évocatrice de l'affiche et le fait que dans le film, le réalisateur Bertrand Blier ne porte aucun jugement moral sur les protagonistes, déclenche de violentes critiques d'autant plus que le long-métrage ne reçoit pas le succès escompté. Et une nouvelle déception professionnelle est en passe d'affecter l'acteur qui a tant soif de reconnaissance de ses pairs.
Le 27 février 1982, lors de la 7e cérémonie des César, pour la sixième fois depuis 1976, Dewaere n'est pas récompensé, alors qu'il s'est pourtant énormément investi dans le rôle de Beau-père. Après la soirée, il passe un moment avec son alter-ego et adversaire Gérard Depardieu au Fouquet's pour boire un verre avec celui qui a été récompensé l'année précédente pour Le Dernier Métro. Plus tard, Jean-Jacques Annaud qui a réalisé l'année précédente Coup de tête et qui vient de recevoir un César pour La Guerre du feu, retrouve Dewaere qui s'effondre en sanglots dans ses bras.


Doutes et déceptions

Henri Verneuil parvient à l'imposer dans une grande production populaire, Mille milliards de dollars, même si quelques réticences des médias subsistent, notamment lors de la promotion du film. Ainsi, le 21 août 1981 dans le 13 h de TF1, Yves Mourousi ne le laisse s'exprimer que quelques secondes sur une interview de plus de 9 minutes avec une partie de l'équipe du film, bien qu'il tienne le premier rôle.

Ses meilleurs films

Un mauvais fils (1980)
(Acteur)
Beau-père (1981)
(Acteur)
Les Valseuses (1974)
(Acteur)
Préparez vos mouchoirs (1978)
(Acteur)
Adieu poulet (1975)
(Acteur)
La clé sur la porte (1978)
(Acteur)

Le plus souvent avec

Sotha
Sotha
(4 films)
Miou-Miou
Miou-Miou
(7 films)
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Filmographie de Patrick Dewaere (40 films)

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Acteur

Mille milliards de dollars, 2h12
Réalisé par Henri Verneuil, Jean-Pierre Vergne
Origine France
Genres Thriller
Thèmes Journalisme, Le monde du travail
Acteurs Patrick Dewaere, Caroline Cellier, Michel Auclair, Charles Denner, Robert Party, Anny Duperey
Rôle Paul Kerjean
Note69% 3.4875053.4875053.4875053.4875053.487505
Paul Kerjean, journaliste « grand reporter », reçoit un jour un coup de téléphone anonyme. Son interlocuteur accuse Jacques Benoît-Lambert, un industriel, d'avoir reçu un pot-de-vin, pour céder à une société multinationale une usine française. L'enquête de Kerjean confirme cette accusation.
Paradis pour tous, 1h50
Réalisé par Alain Jessua
Origine France
Genres Drame, Science-fiction, Fantastique, Comédie, Comédie dramatique
Acteurs Patrick Dewaere, Jacques Dutronc, Fanny Cottençon, Stéphane Audran, Philippe Léotard, François Dyrek
Rôle Alain Durieux
Note66% 3.336443.336443.336443.336443.33644
Alain Durieux est dépressif. Il consulte le docteur Valois qui lui prescrit une nouvelle thérapie née de ses recherches : le « flashage ». Il s'agit, pour tout résumer, de ' couper le nerf de l'émotion '. Durieux renaît à la vie, une vie toute rose dont il ne perçoit définitivement plus la moindre grisaille. Un monstre est né autour duquel le malheur fait la ronde. On apprend bientôt que les " flashés " sont assez pour former une communauté, leur bonheur radieux fait des envieux. Les postulants sont désormais innombrables. Valois mesure l'horreur de son invention. Lâchement, et pour ne pas se désavouer, il choisit de se flasher aussi. Une forme de suicide puisque le Dr Valois connaît les effets desastreux de son traitement. L'épouse de Durieux devait y passer à son tour, mais dans un premier temps refusera : "je ne veux pas être heureuse". Durieux, victime d'un accident,une chute dans l’escalier alors qu’il est repoussé par Jeanne , ne quittera plus son fauteuil roulant ultra perfectionné mais roulera mieux encore leur ménage à trois dans une félicité immuable, la tête vide de toute angoisse, de tout doute, de toute sensibilité.À la demande d’Alain accidenté et paralysé, Jeanne accepte finalement que Pierre s’occupe d’elle ,ce qui sous entend entre autre d'être flashée. Le Dr Valois acceptera les honneurs , la légion d’honneur, ainsi que son cobaye Alain paralysé, l'ordre national du mérite, sans révéler que Pierre est devenu un monstre insensible et les singes sujets de ses expériences, tout à coup agressifs. Rares sont ceux qui sont conscients du désastre.
Psy
Psy (1981)
, 1h30
Réalisé par Philippe de Broca
Origine France
Genres Comédie
Thèmes Psychologie
Acteurs Patrick Dewaere, Anny Duperey, Jean-François Stévenin, Catherine Frot, Michel Creton, Jean-Pierre Darroussin
Rôle Marc
Note60% 3.0252753.0252753.0252753.0252753.025275
Ce film dépeint de façon humoristique les stages de développement personnel. Tous les stéréotypes de personnages censés fréquenter ce type de séminaires y sont présents (homme seul, jeune femme complexée, couple à la dérive, etc.).
Beau-père
Beau-père (1981)
, 2h
Réalisé par Bertrand Blier, Denys Granier-Deferre, Bertrand Arthuys
Origine France
Genres Drame, Comédie dramatique, Romance
Thèmes La famille, Sexualité
Acteurs Patrick Dewaere, Maurice Ronet, Nathalie Baye, Ariel Besse, Macha Méril, Geneviève Mnich
Rôle Rémi Bachelier, un pianiste raté
Note68% 3.4458653.4458653.4458653.4458653.445865
Après la mort de sa mère, Marion, 14 ans, doit choisir entre vivre avec son père, un homme dépassé par la situation et aux tendances alcooliques, ou son beau-père, personnage affectueux qui l'élève depuis des années et pour lequel elle éprouve un désir physique, selon ses propres termes employés dans le film..
Hôtel des Amériques, 1h35
Réalisé par André Téchiné
Origine France
Genres Drame, Romance
Acteurs Catherine Deneuve, Patrick Dewaere, Étienne Chicot, Josiane Balasko, Sabine Haudepin, Dominique Lavanant
Rôle Gilles Tisserand
Note63% 3.1932153.1932153.1932153.1932153.193215
Un soir à Biarritz, Hélène, qui est anesthésiste, renverse en voiture Gilles. L'accident est sans gravité, mais le destin les réunit. Gilles devient l'amant d'Hélène qui lui livre son lourd secret : l'homme qu'elle aimait éperdument s'est noyé, l'année précédente... Une passion déchirante s'engage entre cette femme blessée qui apprécie ce climat « hors saison » et cet homme qui ne rêve que de partir loin vers le soleil.
Les matous sont romantiques, 1h36
Réalisé par Sotha
Origine France
Genres Comédie
Acteurs Henri Guybet, Philippe Manesse, Christine Dejoux, Romain Bouteille, Laure Duthilleul, Patrick Dewaere
Rôle Le voisin.
Note60% 3.015183.015183.015183.015183.01518
Roger 1 et Jeanne 1, Roger 2 et Jeanne 2 ainsi que Roger 3 et Jeanne 3 forment trois couples d'amis. Ils ont prévu de se retrouver pour un dîner. Mais les hommes se retrouvent seuls, sans leur épouse. Ils débattent, échangent souvenirs, points de vue philosophiques sur l'amour, la mort, l'existence...
Plein sud
Plein sud (1981)
, 1h26
Réalisé par Luc Béraud
Origine France
Genres Drame, Romance
Acteurs Clio Goldsmith, Patrick Dewaere, Jeanne Moreau, Guy Marchand, Pierre Dux, Mado Maurin
Rôle Serge Laine
Note56% 2.8152752.8152752.8152752.8152752.815275
Une jeune femme a pour amant, un ministre. Elle rompt cette relation avant de partir à Barcelone avec ce qu'elle pense être « le premier venu ». Universitaire, il la séduit et c'est le véritable coup de foudre mutuel. Mais la jeune femme semble être la proie d'inconnus.
Un mauvais fils, 1h50
Réalisé par Claude Sautet
Origine France
Genres Drame
Thèmes Maladie, Psychotrope
Acteurs Patrick Dewaere, Yves Robert, Brigitte Fossey, Claire Maurier, Pierre Maguelon, Sophie Artur
Rôle Bruno Calgagni
Note72% 3.646713.646713.646713.646713.64671
Bruno Calgagni rentre en France. Toxicomane, parti six ans plus tôt pour les États-Unis, il y a purgé une peine de cinq ans de prison pour trafic d'héroïne. Pendant son absence sa mère est morte. Il se rend chez son père qui l'accueille, mais la situation devient vite invivable, son père l'accusant d'être responsable de la mort de sa mère. Bruno travaille comme manutentionnaire dans des conditions difficiles. Le contrat terminé il trouve un emploi dans une librairie, où officie également Catherine, une ancienne toxicomane...
Coup de tête, 1h32
Réalisé par Jean-Jacques Annaud, Dominique Cheminal
Origine France
Genres Drame, Comédie, Comédie dramatique
Thèmes Sport, Football
Acteurs Patrick Dewaere, Jean Bouise, Michel Aumont, France Dougnac, Maurice Barrier, Dorothée Jemma
Rôle François Perrin
Note71% 3.5941453.5941453.5941453.5941453.594145
François Perrin est ailier dans l'équipe réserve de la ville de Trincamp, où tout est football. Lors d'un entraînement il bouscule, de façon réglementaire, Berthier, le joueur vedette du club, qui tombe. Bien que Berthier n'ait rien, cet incident vaut à Perrin l'exclusion d'abord de l'équipe, puis de l'usine, dont le patron Sivardière est aussi le président du club. Puis, essayant tant bien que mal de gagner sa vie par des petits boulots, il est viré du bistro « Le Pénalty », où il a ses habitudes, par le patron Berri, après avoir été provoqué par Berthier.
Série noire, 1h51
Réalisé par Alain Corneau, Freddie Wong, Serge Frydman, Pascal Ortega
Origine France
Genres Drame, Thriller, Policier
Thèmes La banlieue française, Sexualité, Erotique, Prostitution, Thriller érotique
Acteurs Patrick Dewaere, Myriam Boyer, Marie Trintignant, Bernard Blier, Jeanne Herviale, Andreas Katsulas
Rôle Franck Poupart
Note72% 3.6497553.6497553.6497553.6497553.649755
Franck Poupart, excentrique et imprévisible représentant de commerce, rêve d'une vie plus aventureuse. Quand sa femme Jeanne le quitte et qu'il perd son emploi après une nuit en cellule, il saute le pas : avec le soutien des beaux yeux de Mona, une prostituée de 16 ans, il va commettre un crime. Il tue la tante de Mona (qui est aussi sa maquerelle), lui vole ses économies (100 000 francs), et abat sur les lieux du crime un pauvre immigré au chômage, Tikidès, pour faire croire à un cambriolage qui a mal tourné.
Paco l'infaillible, 1h25
Réalisé par Didier Haudepin
Origine France
Genres Comédie, Comédie dramatique
Acteurs Alfredo Landa, Patrick Dewaere, Jean Bouise, Christine Pascal, José Lifante, Ismael Merlo
Rôle Pocapena
Note55% 2.76342.76342.76342.76342.7634
L'histoire se déroule dans l'Espagne des années 1920. Paco, jeune homme pauvre et ouvrier dont la femme ne peut pas avoir d'enfants, arrondit ses fins de mois en mettant enceintes des nourrices. Employées par de riches familles, elles peuvent ainsi être rémunérées en nourrissant de leur lait, les bébés privilégiés dont les mères refusent d'abîmer leur poitrine. Paco obtient rapidement la réputation d'être « infaillible » dans sa besogne.
Le Grand Embouteillage, 2h1
Réalisé par Juan Luis Buñuel, Luigi Comencini
Origine France
Genres Drame, Comédie, Comédie dramatique
Thèmes Sexualité, Transport, Le viol, Automobile
Acteurs Annie Girardot, Ugo Tognazzi, Alberto Sordi, Marcello Mastroianni, Stefania Sandrelli, Miou-Miou
Rôle l'homme aux monologues
Note68% 3.441983.441983.441983.441983.44198
Sur une autoroute italienne, des centaines de voitures se retrouvent bloquées dans un immense embouteillage. La journée se termine puis la nuit tombe alors qu'aucune amélioration ne semble envisageable. La situation extrême et la promiscuité vont révéler ou engendrer une multitude de comportements parmi les passagers qui se retrouvent piégés.
Préparez vos mouchoirs, 1h48
Réalisé par Bertrand Blier, Jean-Jacques Aublanc
Origine France
Genres Drame, Comédie, Comédie romantique, Romance
Thèmes L'adolescence, L'enfance, Sexualité, Le thème des vacances, Erotique, La sexualité des mineurs
Acteurs Carole Laure, Gérard Depardieu, Patrick Dewaere, Michel Serrault, Eléonore Hirt, Jean Rougerie
Rôle Stéphane
Note69% 3.492273.492273.492273.492273.49227
Raoul a tout essayé pour effacer l'éternel air triste affiché par son épouse, Solange. En vain. Il se dit alors que seul l'amour peut lui redonner le sourire et décide de faire cadeau de la jeune femme à un inconnu, rencontré dans un restaurant. Une fois remis de sa surprise, Stéphane, professeur d'éducation physique dans un petit collège du Nord, finit par accepter ce singulier « présent ». Mais il doit bientôt se rendre à l'évidence : malgré Mozart et les livres de poche, Solange ne se déride pas plus en sa compagnie qu'avec son mari.
La clé sur la porte
Réalisé par Yves Boisset
Origine France
Genres Drame, Comédie, Comédie dramatique
Acteurs Annie Girardot, Patrick Dewaere, Stéphane Jobert, Éléonore Klarwein, Barbara Steele, Malène Sveinbjornsson
Rôle Philippe
Note60% 3.02083.02083.02083.02083.0208
Marie, professeur de français, divorcée, la quarantaine, pratique dans son métier, comme dans sa vie privée, compréhension et libéralisme à l'égard de la jeunesse : mais lorsque sa fille part avec Laurent, un élève rebelle, il faut à Marie tout l'amour de Philippe, jeune médecin épris de vie, pour sortir de son désarroi et laisser de nouveau la clé sur la porte.
La Chambre de l'évêque, 1h50
Réalisé par Dino Risi
Origine Italie
Genres Drame, Comédie, Comédie dramatique, Policier
Acteurs Ugo Tognazzi, Ornella Muti, Patrick Dewaere, Lia Tanzi, Katia Tchenko, Karine Verlier
Rôle Marco Maffei
Note63% 3.188673.188673.188673.188673.18867
En 1946, Marco prend du bon temps et navigue sur le Lac Majeur. Lors d'une escale il se fait aborder par Maître Orimbelli qui semble s'ennuyer. Ce dernier l'invite à dîner chez lui et lui présente sa femme irascible et sa belle-sœur Matilde, dont le mari est mort à la guerre. Orimbelli insiste pour que Marco reste dormir dans la plus belle chambre de la villa : la chambre de l'évêque. Le lendemain, Marco, qui doit aller rejoindre Charlotte, une amie, trouve Orimbelli qui l'attend sur son bateau. Celui-ci, jouant l'apitoiement, lui force la main pour profiter du voyage. Marco cède. Il ne tardera pas à découvrir qu'Orimbelli est prêt à tout pour arriver à ses fins avec les femmes qui passent à sa portée.