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José Giovanni est un Acteur, Réalisateur et Scénariste Suisse né le 22 juin 1923 à Paris (France)

José Giovanni

José Giovanni
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Nom de naissance Joseph Damiani
Nationalité Suisse
Naissance 22 juin 1923 à Paris (France)
Mort 24 avril 2004 (à 80 ans) à Lausanne (Suisse)

José Giovanni, de son vrai nom Joseph Damiani, est un écrivain, scénariste, dialoguiste et réalisateur français, né à Paris le 22 juin 1923. Naturalisé suisse en 1986, il est mort à Lausanne le 24 avril 2004 d'une hémorragie cérébrale.

Condamné à mort en 1948 pour extorsion de fonds et complicité d'assassinat, il est gracié puis libéré de prison en 1956 après onze ans d'incarcération. Encouragé par son avocat Stephen Hecquet, il se lance dans l'écriture. Son premier livre : Le Trou, récit de sa tentative d'évasion de la prison de la Santé en 1947, est rapidement publié en 1957 par Gallimard qui prend une option sur dix autres romans. Dans les années qui suivent, il devient un auteur de référence de la Série Noire en publiant notamment Le Deuxième Souffle et Classe tous risques qui deviendront des classiques de la littérature policière. Au total, Giovanni a publié 21 romans ainsi que des Mémoires. Il puise principalement son inspiration dans ses expériences personnelles ou à partir de personnages ayant réellement existé et qu'il a croisés en prison — comme Abel Danos, ou Auguste Méla - pour composer ses intrigues policières. Ses romans sont portés à l'écran par des metteurs en scène prestigieux dont Jacques Becker, Claude Sautet et Jean-Pierre Melville, qui font appel à lui pour l'adaptation. En 1966, il se lance dans la mise en scène avec La Loi du survivant adaptation d'une partie de son roman Les Aventuriers. 19 autres films et téléfilms suivront jusqu'en 2001. Dans ses films aussi bien que dans ses romans, il se fait le témoin de la pègre et sa mythologie : amitiés viriles et code de l'honneur, fidélité et trahison, vendetta et vengeance. Au travers de certains de ses films (Un aller simple, Deux hommes dans la ville), il milite également contre la peine de mort.

José Giovanni n'a jamais fait mystère de son passé carcéral et de sa condamnation à mort. En 1993, une agence de presse suisse a rappelé des faits de collaboration dont il s'est rendu coupable en 1944 et pour lesquels il a été également condamné.

Biographie

Jeunesse
Joseph Damiani, né à Paris, connait une enfance préservée du besoin. Ses parents, d'origine corse, Barthélemy Damiani et Émilie Santolini, possèdent deux grands hôtels à Paris, l'Élysée Star et le Normandy, dont l'un a servi à l'installation d'un tripot clandestin (Barthélemy encourut plusieurs condamnations dont une à un an de prison pour « escroquerie et tenue de maison de jeux » le 19 décembre 1932 par la cour d'appel de Paris). Damiani entreprend un parcours d'études au collège Stanislas et au lycée Janson-de-Sailly. Les condamnations de Barthélemy laissent la famille ruinée. Les Damiani s'installent en 1939 à Marseille et par la suite tiennent un hôtel à Chamonix. Là Joseph se découvre une passion pour la montagne. En 1942 Joseph s'inscrit à la faculté libre de droit d'Aix-en-Provence mais il est défaillant aux examens de juin 1942 et mai 1943.


L'Occupation et la collaboration

En avril 1943 Joseph Damiani rejoint à Chamonix le chantier de Jeunesse et Montagne (créé par l'Armée de l'air du gouvernement de Vichy dans le cadre des Chantiers de jeunesse) qu'il quitte en septembre 1943. À Marseille, son père le présente à Simon Sabiani, ancien maire de la ville et secrétaire général de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme. Celui-ci le fait adhérer au Parti Populaire Français, ce qui lui permet d'échapper au Service du travail obligatoire (STO). Dans le cadre de ses activités au PPF, il participe à l’arrestation de réfractaires au STO.

En juillet 1944 pour éviter d’être arrêté pour son appartenance au PPF, José Giovanni se réfugie chez l’une de ses sœurs, à Nantes. Il traverse à plusieurs reprises les lignes de la poche de Saint-Nazaire pour livrer des postes émetteurs aux résistants. Il est rapidement arrêté par les Allemands qui le relâcheront au bout de quelques semaines.


Crimes et condamnations
A Lyon, en août 1944, il est mêlé à des affaires de vol et d'extorsion commis par des individus munis de cartes de la police allemande. Dans les semaines qui suivent, à Paris et en Bretagne, parfois sous les couleurs de la Résistance, il participe à plusieurs délits de même nature.

Selon Franck Lhomeau dans la revue Temps noir, n 16 de septembre 2013, cité par l'historien Jean-Claude Vimont : « Damiani fut arrêté début juin 1945 à la suite d’un triple assassinat (...) Le 18 mai 1945, quatre individus, prétendant appartenir à la sécurité militaire arrêtèrent un représentant en vin Haïm Cohen et le conduisirent dans une villa de Suresnes. Il fut torturé, dut livrer les clefs de son coffre et contraint de signer un chèque au porteur avant d’être abattu. » Le 31 mai, les mêmes abattent les frères Peugeot, les enterrent dans la forêt après les avoir torturés dans une villa de Suresnes. Les auteurs de ces agressions étaient les frères Damiani, Joseph et Paul, ancien milicien, Georges Accad, un ancien de la Gestapo et Jacques Ménassole, ancien milicien également.

« Damiani est inculpé d'« atteinte à la sécurité extérieure de l’État » par la Cour de justice de Marseille le 20 juillet 1946 pour appartenance au PPF, pour appartenance au Schuztkorps, pour avoir été le garde du corps du directeur de l'OPA de Marseille et pour arrestations de réfractaires au STO. Il est condamné à vingt ans de travaux forcés pour avoir « en temps de guerre, entretenu des intelligences avec l'Allemagne ou ses agents. En outre, pour avoir appartenu au PPF, il est condamné à la dégradation nationale à vie » et « incarcéré à la Prison de la Santé à Paris dans l’attente de son procès pour le triple assassinat. »

Le procès a lieu les 9 et 10 juillet 1948. Un article du Monde du 12 juillet 1948 présente ainsi les coupables « Les deux jeunes bandits Damiani et Accad, que jugent en ce moment les assises de la Seine, n'ont vraiment pas l'envergure de leurs crimes : ils sont minables, étriqués, falots. On ne les imagine pas facilement enlevant un homme sous couleur de l'amener " au " (sic) D.G.E.R., renfermant dans la cave d'une villa louée tout exprès sans doute, lui faisant signer chèques et ordres de paiement, enfin, l'ayant tué, se débarrassant du corps dans la Seine. Et puis recommençant deux fois " l'opération ", comme ils disent. ». José Giovanni est condamné à mort.

Dans le dossier de la cour de justice de Marseille comme dans celui de la cour d'assises de Paris figure un rapport de police sur la moralité de Damiani qui conclut : « Il est permis de dire qu'on se trouve en présence d'un individu extrêmement nuisible à la société et qui, avant d'être assassin, a été traître à la cause de son pays et commis des actes relevant du plus pur gangstérisme ».

Le 25 mai 1949 Damiani est jugé par la 10e chambre correctionnelle du tribunal de la Seine pour des « vols en alléguant de faux ordres d'une autorité étrangère » (vols aux faux policiers en se prétendant « police allemande ») à l'encontre de deux personnes de religion juive, commis le 11 août 1944 à Lyon. Il est condamné à dix années de prison. Toutes les peines sont confondues. Il purge l'essentiel de ses années de prison dans la maison centrale de Melun.

« Le 14 novembre 1951, Damiani obtient la réduction de sa peine à vingt ans de travaux forcés. Enfin, après les remises de peine régulières, le président René Coty remet le reste des travaux forcés le 30 novembre 1956 et Joseph Damiani sort libre de la centrale de Melun le 4 décembre 1956 à l'âge de trente-trois ans après onze ans et demi de détention. »

Il a été « réhabilité par la justice et déclaré digne de l'estime publique, il était aussi visiteur de prison ».


Retour sur son passé criminel
En 1993, la presse suisse revient sur son passé. Le 14 octobre 1993 les quotidiens La Tribune de Genève et 24 Heures de Lausanne, faisant suite à l'enquête de l'agence de presse suisse BRRI de Roger de Diesbach, accusent le cinéaste et romancier d'avoir collaboré avec les nazis et la Milice française, pendant la guerre. Giovanni dément avec vigueur ces accusations, faisant valoir son « casier judiciaire vierge » , sa « carte de la Résistance française ». Giovanni explique que sa condamnation à mort sanctionnait des faits de droit commun et non de collaboration. « Oui, j'ai été en prison plusieurs fois pendant un bon nombre d'années. Ça a commencé par une histoire de Résistance, et après ça s'est prolongé par des histoires de droit commun » (citation issue de L'Âge d'or, revue de cinéma, n 2, consacrée à José Giovanni, novembre 1964.) De ses condamnations pour collaboration, il ne parlera jamais et il annonce son intention de porter plainte pour diffamation sans donner suite. Finalement il déclare : « J'ai payé. J'ai droit au pardon et à l'oubli ».

Dans son film Mon père, il m'a sauvé la vie, sorti sur les écrans en 2001, il revient avec franchise sur les affaires de racket et le triple meurtre auquel il a été mêlé et qui lui ont valu sa condamnation à mort. Il fait porter l'essentiel de la responsabilité de ces méfaits à son oncle Paul Santolini, dit "Santos", chef de bande qui échappa à la justice et finit ses jours tranquillement en Espagne.

Ses meilleurs films

Le Clan des Siciliens (1969)
(Concepteur de dialogues)
Le Deuxième Souffle (1966)
(Ecrivain)
Deux hommes dans la ville (1973)
(Réalisateur)
Les Grandes gueules (1965)
(Concepteur de dialogues)
La Scoumoune (1972)
(Réalisateur)
Ho ! (1968)
(Créateur de nouvelle)

Le plus souvent avec

Source : Wikidata

Filmographie de José Giovanni (36 films)

Afficher la filmographie sous forme détaillée
AnnéeNomMétierRôle
2014La Voie de l'ennemiScénariste
2007Le Deuxième SouffleCréateur de nouvelle
2004Une robe noire pour un tueurRéalisateur
2002La RepentieActeurLe père de Charlotte
2001Mon père, il m'a sauvé la vieRéalisateur
1996Crime à l'altimètreRéalisateur, Ecrivain
1990L'irlandaiseRéalisateur
1988Mon ami le traîtreRéalisateur, Scénariste
1988La LouveRéalisateur
1985Les Loups entre euxRéalisateur
1984Le Tueur du dimancheRéalisateur, Scénariste
1983Le RuffianRéalisateur, Ecrivain
1979Les Égouts du paradisRéalisateur, Ecrivain
1976Comme un boomerangRéalisateur, Ecrivain
1975Le GitanRéalisateur, Créateur de nouvelle
1973Deux hommes dans la villeRéalisateur, Concepteur de dialogues
1972La ScoumouneRéalisateur, Ecrivain
1971Où est passé Tom ?Réalisateur, Ecrivain
1971Un aller simpleRéalisateur, Scénariste
1970Dernier domicile connuRéalisateur, Ecrivain
1969Le Clan des SiciliensConcepteur de dialogues
1968Le RapaceRéalisateur, Ecrivain
1968Ho !Créateur de nouvelle
1967Les AventuriersCréateur de nouvelle
1967La Loi du survivantRéalisateur
1966Avec la peau des autresEcrivain
1966Le Deuxième SouffleEcrivain
1966L'homme de MarrakechEcrivain
1965Les Grandes gueulesConcepteur de dialogues
1963Rififi à TokyoConcepteur de dialogues
1963Symphonie pour un massacreActeur, EcrivainMoreau
1961La Fille dans la vitrineScénariste
1961Un nommé La RoccaCréateur de nouvelle
1960Le TrouConcepteur de dialogues
1960Classe tous risquesConcepteur de dialogues
1959Du rififi chez les femmesScénariste