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Frères Dardenne est un Réalisateur et Scénariste Belge né le 21 avril 1951 à Flémalle (Belgique)

Frères Dardenne

Frères Dardenne
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Nom de naissance Jean-Pierre: Luc:
Nationalité Belgique
Naissance 21 avril 1951 (73 ans) à Flémalle (Belgique)

Jean-Pierre Dardenne, né le 21 avril 1951 à Engis, et Luc Dardenne, né le 10 mars 1954 aux Awirs, sont deux frères belges qui réalisent leurs films en commun. Ils sont également scénaristes et producteurs.

Leur cinéma connaît un impact international, notamment grâce au Festival de Cannes, où plusieurs de leurs réalisations ont été présentées et récompensées. Ils font partie du cercle des huit réalisateurs deux fois lauréats de la Palme d'or aux côtés de Francis Ford Coppola, Shōhei Imamura, Emir Kusturica, Bille August, Michael Haneke et Ken Loach.

Les frères Dardenne ont élaboré une œuvre cohérente et exigeante. Ils sont aujourd'hui considérés comme les grands représentants du cinéma social européen, au même titre que Ken Loach et Mike Leigh.

Les Dardenne sont en effet reconnus comme ceux qui en ont renouvelé l'esthétique et la narration grâce à un style concret, épuré et loin des facilités : caméra à l'épaule ou poing suivant au plus près les visages crispés et les corps en mouvement, longs plans-séquences dilatant la durée, captation de gestes de nervosité, moments de vide, d'irritation, voire de frustration, absence de plage musicale, silences, choix d'acteurs non professionnels ou méconnus.

Biographie

Enfance et études
Fils de Lucien et Marie-Josée Dardenne, les frères Dardenne grandissent dans la banlieue industrielle de Liège, à Seraing. Leurs parents vivent à présent à Engis. Leur cinéma s'enracine dans cette région de leur enfance, étant donné leur volonté, comme le dit Luc Dardenne dans une interview donnée récemment à la revue Toudi, de filmer « l'ici. ». À propos de ce décor périurbain particulier, Luc déclare : « Engis a longtemps été le village le plus pollué d'Europe. Dans les années 1930, trois personnes y sont mortes d'intoxication. Sartre le mentionne dans Critique de la raison dialectique comme une illustration des contradictions du capitalisme. Les gens du village se sont énormément battus pour améliorer leurs conditions de vie. ».

C’est en tant qu'étudiant en art dramatique à l'Institut des arts de diffusion (IAD) de Louvain-la-Neuve que Jean-Pierre Dardenne rencontre Armand Gatti, metteur en scène et poète, qui l'influence et lui permet de débuter dans la réalisation en lui proposant ainsi qu’à son frère Luc de devenir les assistants de ses expériences théâtrales que sont « La Colonne Durutti » et « L'Arche d’Adelin » puis plus tard de son film Nous étions tous des noms d'arbres.

Après leurs études respectives (Jean-Pierre en art dramatique et Luc en philosophie de 1974 à 1977), « les frères » comme les appellent leurs amis et collaborateurs, tournent des vidéos militantes sur les interventions et les luttes dans des cités ouvrières qu'ils financent grâce à leurs petits emplois respectifs. L’art filmique et les aspects sociaux de la vie se rencontrent dans leurs projets qu'ils diffusent dans les cités. Ces deux éléments sont à la base de leur cinéma engagé, qu'il soit du côté de la fiction ou du documentaire.


Débuts dans le documentaire (années 1970)
Soucieux de bénéficier des structures qui leur permettraient de lier indépendance, engagement social et cinéma, Luc et Jean-Pierre Dardenne créent en 1975 la maison de production « Dérives » qui se lance dans le financement d'une cinquantaine de documentaires. Ils fondent ensuite, en 1981, la société « Films Dérives Productions » qui produit six longs métrages puis, en 1994, « Les Films du Fleuve » qui finance toutes leurs réalisations à partir de La Promesse et participe entre autres à la production de nombreux films d'auteur : Stormy Weather de Sólveig Anspach, Le Monde vivant d'Eugène Green, Le Mystère de la chambre jaune de Bruno Podalydès, Le Couperet de Costa-Gavras ou plus récemment L'Exercice de l'État de Pierre Schoeller, La Part des anges de Ken Loach et Au-delà des collines de Cristian Mungiu. Grâce à cette structure, ils réalisent alors le souhait d'être les auteurs complets de leur œuvre (producteurs, scénaristes et metteurs en scène).

En 1978, les frères réalisent de nombreux documentaires sur les radios libres et traitent des problèmes engendrés par la vie collective ou encore la grève générale de 1960 (lorsque le bateau de Monsieur Léon descendit la Meuse pour la première fois). Dans d'autres travaux, ils évoquent notamment les journaux clandestins ou encore la résistance anti-allemande en Belgique (le Chant du rossignol). En 1981, ils retrouvent Armand Gatti pour le film Nous étions tous des noms d’arbres pour lequel Luc est le premier assistant réalisateur et Jean-Pierre le premier assistant caméra.


Passage au long-métrage de fiction (années 1980)
En 1987, Falsch, adapté d’une pièce de René Kalisky et co-écrit avec Jean Gruault, scénariste de François Truffaut, marque un tournant décisif dans leur carrière. À partir de cette œuvre à mi-chemin entre fiction et théâtre filmé, les cinéastes se consacrent au genre fictionnel. Cependant, leur cinéma de fiction, toujours engagé, reste proche du documentaire dans sa forme et son contenu, notamment pour la chronique qu'il fonde de la misère moderne engendrée par la désindustrialisation. Les frères reviennent également sur les dégâts causés par la crise économique et la difficile survie de personnes humbles dans un quotidien fragile.

Les Dardenne réalisent Je pense à vous en 1992, avec Robin Renucci et Fabienne Babe, qui raconte l'errance d'une femme à la recherche de son mari, ouvrier-sidérurgiste, disparu après avoir perdu son emploi. Cette expérience négative, qui se solde par un échec commercial, convainc les cinéastes d'alléger leur mode de production et d'affiner leur manière de filmer, en réaction aux fictions majoritaires. Les frères sont découverts par le public et la critique en 1996, année qui marque la première étape de leur glorieux parcours cannois.


Révélation critique (années 1990)
Ils présentent à la Quinzaine des réalisateurs leur troisième film, La Promesse qui révèle Jérémie Renier et Olivier Gourmet. Outre son importance pour la suite de la carrière des frères Dardenne, ce film préfigure les thèmes qui seront au centre de leur œuvre : le conflit entre enfants et parents, entre une société en perdition et une jeunesse égarée, et enfin entre un monde libéral et exploiteur (voire, d’une certaine façon, cannibale) et ses victimes; motifs rappelant parfois le cinéma de Ken Loach et Mike Leigh. Leur style naturaliste s'y affirme également par leur volonté de combiner une forme visuelle nerveuse à une histoire surprenante, profonde et pleine de rebondissements qui tire les codes de la tragédie du côté des personnes en marge. Le décor post-industriel de la périphérie liégeoise reste leur cadre de prédilection et on décèle déjà leur manière singulière de coller convulsivement à leur personnage principal en montrant ses gesticulations. Le va-et-vient continuel des héros dans un quotidien de débrouille et de clandestinité, filmé caméra à l'épaule, devient l'une des caractéristiques de leur mise en scène qui évolue, par la suite, vers une forme plus posée. Ce troisième long métrage de fiction utilise le fil central de leurs scénarios à venir, à savoir un protagoniste peu sympathique au départ, entraîné dans un problème d'ordre moral ou confronté à un dilemme cornélien qui fera resurgir son humanité cachée.

Ce ressort dramatique distingue les Dardenne de Ken Loach auquel une partie de la critique les rapproche souvent : si le second caractérise d'emblée les partisans du bien et du mal, suscitant une empathie immédiate pour ses protagonistes, les Dardenne s'abstiennent de tout jugement, mettant parfois une certaine distance avec leurs héros, capables du meilleur (abnégation, solidarité) comme du pire (délation, cruauté, insouciance criminelle etc.). La quête de la vérité humaine, y compris déplaisante, reste au cœur de leur dispositif.

En 1999, les Dardenne sont reconnus mondialement grâce à leur première Palme d'or cannoise, obtenue pour le drame Rosetta, leur premier film porté par une femme. Cette fiction raconte le combat d’une jeune belge en quête désespérée d’un emploi et lance la carrière d'Émilie Dequenne, comédienne débutante, qui reçoit le prix d'interprétation féminine.


Consécration (années 2000)

Au début des années 2000, les cinéastes retrouvent d'abord Olivier Gourmet et Jérémie Renier, mais sur des projets distincts.

En 2002, les réalisateurs permettent à Olivier Gourmet d'être aussi honoré d'un prix d'interprétation à Cannes grâce à son rôle dans Le Fils, film d'une grande intensité dramatique sur les relations père / fils et la difficulté de pardonner. Dans cette œuvre, le comédien joue un menuisier formateur de jeunes qui rencontre l’enfant qui a tué, quelques années plus tôt, son propre fils.

En 2005, les frères Dardenne rejoignent le club restreint des cinéastes doublement palmés à Cannes (au côté d'Emir Kusturica, président du jury d'alors) grâce à L'Enfant, nouvel opus sur la précarité et la rédemption, interprété par Jérémie Renier et Déborah François. L'œuvre évoque le sort de très jeunes parents « instables socialement » dont la vie bascule à la naissance d'un enfant, vendu de manière insouciante par un père soucieux de régler ses problèmes d'argent.

En 2008, ils reviennent aux héroïnes en révélant le drame Le Silence de Lorna, dédié au sujet de l'immigration clandestine et du mariage blanc. Le long-métrage leur vaut un autre trophée cannois : le prix du scénario.


Confirmation (années 2010)


Les Dardenne comptent parmi les metteurs en scène les plus primés du festival. Ils ratent de peu une troisième palme mais reçoivent le grand prix pour leur huitième film, Le Gamin au vélo, sorti en 2011, qui raconte la possibilité pour un jeune garçon sans famille de choisir une mère d'adoption, incarnée par Cécile de France.

Mais les frères reviennent une sixième fois en compétition à Cannes, en 2014, avec un troisième portrait de femme-courage avec Deux jours, une nuit où ils dirigent Marion Cotillard dans un rôle d'ouvrière revenue de dépression, obligée de convaincre ses collègues de renoncer à leurs primes pour conserver son emploi. Nonobstant une presse très enthousiaste et un nouveau statut de favoris à la récompense suprême, les réalisateurs ne figurent pas au palmarès pour la première fois de leur carrière. Marion Cotillard sera nommée à l'Oscar de la meilleure actrice pour ce film.

Ils reçoivent le prix Robert-Bresson à la Mostra de Venise 2011 pour l'ensemble de leur œuvre, signifiant ainsi l'intensité de la recherche de sens à la vie dans leur production. Sans aucun but spirituel, les deux cinéastes œuvrent en faveur d'un cinéma « simplement humain ».

Dès 2016, ils reviennent dans la compétition cannoise grâce à un quatrième portrait de femme, La Fille inconnue avec cette fois Adèle Haenel dans le rôle principal. Ce film, qui épouse la forme du film policier tout en gardant un contenu social, relate la trajectoire d'une médecin généraliste, prise de remords, qui tente de savoir ce qui est arrivé à une patiente disparue le soir où elle lui a fermé sa porte. Cette nouvelle réalisation est largement moins bien accueillie qu'à l'accoutumée par la critique et les festivaliers et les deux cinéastes repartent pour la seconde fois sans aucun prix de la Croisette.

Ils remportent le prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2019 pour Le Jeune Ahmed.

Ses meilleurs films

Deux jours, une nuit (2014)
(Réalisateur)

Le plus souvent avec

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Filmographie de Frères Dardenne (10 films)

Afficher la filmographie sous forme détaillée
AnnéeNomMétierRôle
2019Le jeune AhmedRéalisateur
2016La Fille inconnueRéalisateur, Scénariste
2014Deux jours, une nuitRéalisateur, Scénariste
2011Le Gamin au véloRéalisateur, Scénariste
2008Le Silence de LornaRéalisateur, Scénariste
2005L'EnfantRéalisateur, Scénariste
2002Le FilsRéalisateur, Scénariste
1999RosettaRéalisateur, Scénariste
1996La PromesseRéalisateur, Scénariste
1993Je pense à vousRéalisateur, Scénariste