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Denys Arcand est un Acteur, Réalisateur, Scénariste et Monteur Canadien né le 25 juin 1941 à Deschambault-Grondines (Canada)

Denys Arcand

Denys Arcand
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Nom de naissance Georges Henri Denis Arcand
Nationalité Canada
Naissance 25 juin 1941 (82 ans) à Deschambault-Grondines (Canada)
Récompenses 24e cérémonie des Prix Génie, Prix Albert-Tessier, Ordre national de la Légion d'honneur, Prix Molson, Compagnon de l’ordre du Canada

Denys Arcand, né le 25 juin 1941 à Deschambault (Québec), est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur de films québécois. Cinéaste au style très varié au fil de sa carrière, il est surtout reconnu au niveau international pour ses deux grands succès : Le Déclin de l'empire américain et sa suite, 18 ans plus tard : Les Invasions barbares.

Biographie

Au début des années 1960, Denys Arcand étudie l'histoire à l'Université de Montréal. Il a, entre autres professeurs, Maurice Séguin et Michel Brunet, fondateurs, avec Guy Frégault, de l'École historique de cette université et penseurs du néonationalisme québécois. D'ailleurs, dans son film Le déclin de l'empire américain, on voit le personnage Mario (joué par Gabriel Arcand) remettre à Diane Léonard, chargée de cours en histoire (jouée par Louise Portal), un exemplaire d'un livre de Michel Brunet, Notre passé, le présent et nous.




Vie privée
Il est le fils d'Horace Arcand et de Colette Bouillé. Denys Arcand est le conjoint de Denise Robert, productrice spécialisée dans les films grand public. Il est le frère de l'anthropologue Bernard Arcand, de la criminologue Suzanne Arcand et de l'acteur Gabriel Arcand.


La période engagée
L'œuvre de Denys Arcand est à l'image de la transformation du cinéma québécois. Dans une première période, son travail est composé d'œuvres documentaires fortes et critiques, ainsi que d'un cinéma de fiction profondément ancré dans la réalité socioculturelle du Québec. C'est probablement la période la plus originale de son œuvre.

L’œuvre de Denys Arcand est très souvent imprégnée de concepts et enjeux qui sont omniprésents à l'intérieur de la sphère sociale québécoise dans laquelle le réalisateur évolue. La cinématographie d’Arcand témoigne d’une réalité québécoise d’une époque qui s’étend des années 1970 jusqu’au début du XXI siècle. En y abordant les thèmes du nationalisme, du syndicalisme et de la corruption, les films de ce réalisateur permettent une compréhension historique du Québec à travers soit des œuvres de fiction, soit des documentaires. Il raconte ainsi l’histoire de la province à travers son ouvrage cinématographique.

Le nationalisme est un thème abordé très tôt dans l'œuvre de Denys Arcand et il y devient un sujet d’une grande importance. Il présente la réalité d’une société québécoise par l’entremise des films nationalistes qu’il produit. L’un de ses premiers films documentaires à saveur nationaliste, Québec : Duplessis et après... qui prit l’affiche en 1972, explore les élections de 1970, les conséquences laissées par la Révolution Tranquille au Québec et l’héritage de Maurice Duplessis. Arcand aborde le contexte du référendum de 1980 dans Le Confort et l’Indifférence, sorti en 1981, et les impacts politiques et sociaux de ce référendum dans Le Déclin de l’empire américain de 1986. Dans l’optique d’un nationalisme québécois, des moments historiques importants pour la province, qui ont tous eu des impacts identitaires sur la société du Québec, sont donc visités dans ces films.

Outre son intérêt pour le nationalisme, Arcand utilise également son art de prédilection qu’est le cinéma pour dévoiler certains enjeux du syndicalisme aux Québécois. Visant à exposer les injustices vécues par la classe moyenne, Arcand conçoit le documentaire On est au coton, qui fut publié en 1970. Il aborde alors les piètres conditions de travail des employés d’usines de textiles et l’instabilité d’emploi qui semble être un combat où la défaite des travailleurs est inévitable. Des pressions provenant de l’industrie du textile, occasionnant la censure du film concerné, témoignent des désirs d’une société et d’une nécessité de changement dans le monde du travail et des usines de textiles. D’autres enjeux du syndicalisme comme les grèves et les problèmes reliés au secteur public sont plus minutieusement présentés dans La Lutte des travailleurs d’hôpitaux, film qui parut en 1975. Le rôle de la Confédération des syndicats nationaux y est aussi discuté. Ensuite, en 2003, il continue sa critique des syndicats et aussi du système de santé dans Les Invasions barbares.

Denys Arcand s’intéresse également à la corruption dès les années 1970, avec l’un de ses premiers films abordant le sujet, Réjeanne Padovani en 1973. Le pouvoir de l’argent et une pratique malheureusement répandue qui consiste à soudoyer les institutions font leur apparition dans Les Invasions barbares. Les politiciens malhonnêtes et la mafia, présage de l’avenir d’une démocratie corrompue, sont aussi des personnages de choix pour Arcand dans Réjeanne Padovani. La Lutte des travailleurs d’hôpitaux exhibe une facette plus propagandiste de la corruption québécoise en démystifiant les enjeux du secteur public. Cette lutte, qui est discutée dans ce film, entoure une campagne d’information mensongère planifiée par des administrations d’hôpitaux québécoises. Un portrait très peu glorieux du Québec et de ses institutions est donc dépeint dans La Lutte des travailleurs d’hôpitaux.

Son travail de documentariste, parfaitement en phase avec le travail qui se fait alors à l' ONF (voir Cinéma direct), pousse toutefois ailleurs la structure du montage. Par de fins jeux d'opposition, par dialectique – Arcand démontrant par exemple tout autant les incohérences des ouvriers que les injustices qu'ils subissent – il parvient, sans jamais faire emploi de la narration, à rendre de savantes synthèses sociales et politiques. Le montage de ses films est de ce fait moins transparent et naturaliste que celui de ses collègues de l' ONF : Arcand privilégiant dans le documentaire la démonstration à la dramaturgie, il utilise abondamment le montage parallèle, l'image avec son libre en contrepoint, et construit ainsi le sens à la façon du film essai.

Dans son œuvre de fiction, qui débute avec La Maudite Galette, Arcand semble faire l'intégration graduelle de ses acquis du direct, en plus d'une esthétique classique, évoquant Jean Renoir. Ce classicisme du début n'exclut pas néanmoins un certain formalisme dans la composition et la mise en scène, que l'on peut rapprocher du travail de Gilles Groulx, pour lequel il ne cache pas son admiration.

Comme beaucoup d'intellectuels de son époque, Arcand attache beaucoup d'importance à la vie intellectuelle européenne. C'est pourquoi il souffrira amèrement, en 1973, de la mauvaise réception européenne de Réjeanne Padovani à Cannes, réception qui lui parut longtemps comme une injustice. Il aura aussi à souffrir de censure à l' ONF, son film On est au coton auquel avait collaboré le poète Gérald Godin, étant caché pendant près de 20 ans par l'agence. Arcand rejoignait par là aussi le cinéaste Gilles Groulx.


La période américaine
Dans une deuxième période, que l'on pourrait appeler américaine, et commençant avec sa déception du résultat du référendum pour la souveraineté du Québec de 1980, Arcand choisit l'émancipation personnelle, et cherche résolument le succès. Pendant cette période il tourne deux films en anglais. Cela va de pair avec un changement important de son esthétique, le travail de la photo et de la mise en scène se mettant en phase avec la norme hollywoodienne, tant par des éclairages léchés que par un découpage redondant qui évoque la télé. Les longues tirades sont progressivement remplacées par des « one liner ». Arcand fait un cinéma qu'il veut consensuel, aux personnages essentiellement bourgeois.

Bien que fortement influencé par une certaine manière industrielle dans l'écriture des scénarios et du découpage, il travaille toujours, avec une distance cynique, les questions de conscience, fouillant celle de l'intellectuel, interrogeant les errements de l'idéalisme et de la rationalisation, tel un Machiavel se questionnant sur Le Confort et l'Indifférence.


Le succès international
Le succès international tant espéré survient avec Le Déclin de l'empire américain en 1986, film qu'il produit, écrit et réalise (nommé aux Oscars). Trois ans plus tard, son film Jésus de Montréal, Prix du Jury à Cannes, est en lice comme « Meilleur film étranger » à la cérémonie des Oscars 1989. La consécration vient avec Les Invasions barbares, film qui gagnera l'Oscar du meilleur film en langue étrangère 2003. Il est aussi récompensé au Festival de Cannes : Marie-Josée Croze reçoit le Prix de la meilleure actrice alors que Denys Arcand obtient la Palme du meilleur scénariste. Le film gagne par ailleurs, à Paris, les Césars du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario ce qui constitue une première pour un film québécois.

Ses meilleurs films

Les Invasions barbares (2003)
(Réalisateur)
Le déclin de l'empire américain (1986)
(Réalisateur)

Le plus souvent avec

Rémy Girard
Rémy Girard
(7 films)
Yves Jacques
Yves Jacques
(6 films)
Pierre Curzi
Pierre Curzi
(7 films)
Source : Wikidata

Filmographie de Denys Arcand (31 films)

Afficher la filmographie sous forme détaillée
AnnéeNomMétierRôle
2018La Chute de l'empire américainRéalisateur, Ecrivain
2016Embrasse-moi comme tu m'aimesActeur
2014Le Règne de la beautéRéalisateur, Ecrivain
2011La vie privée du cinémaActeur
2010Le Monde de BarneyActeurJean, le maître d'hôtel
2009De l'Office au Box-OfficeActeur
2007L'Âge des ténèbresRéalisateur, Scénariste
2006Le direct avant la lettreActeur
2005Idole instantanéeActeurLe propriétaire du Ville-Émard bar, ville natale de Mimi
2003Les Invasions barbaresActeur, Réalisateur, ScénaristeLe syndiqué
2000StardomRéalisateur, Ecrivain
1996Joyeux CalvaireRéalisateur
1994De l'amour et des restes humainsRéalisateur
1992LéoloActeur
1992Le mouton noirActeur
1991Montréal vu par…Acteur, RéalisateurLui-même
1989Jésus de MontréalActeur, Réalisateur, Ecrivain
1987Un zoo la nuitActeur
1986Le déclin de l'empire américainRéalisateur, Scénariste
1984Le crime d'Ovide PlouffeRéalisateur, Ecrivain du scénario
1982Le confort et l'indifférenceRéalisateur, Ecrivain
1977DuplessisScénariste
1976On est au cotonRéalisateur
1976La Lutte des travailleurs d'hôpitauxRéalisateur
1975La tête de Normande St-OngeActeurOncle Jean-Paul
1975GinaRéalisateur, Monteur
1973Réjeanne PadovaniActeur, Réalisateur, Ecrivain, Monteur(Non crédité)
1972La Maudite GaletteActeur, RéalisateurDétective
1972Québec : Duplessis et après...Acteur, Réalisateur, EcrivainIl interroge la lectrice du "Catéchisme des électeurs" (Voix)
1968C'est pas la faute à Jacques CartierActeur
1967Entre la mer et l'eau douceEcrivain