Bernadette Lafont est une Actrice Française née le 28 octobre 1938 à Nîmes (France)
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Nationalité FranceNaissance 28 octobre 1938 à Nîmes (
France)
Mort 25 juillet 2013 (à 74 ans) à Nîmes (
France)
Récompenses Officier de la Légion d'honneur
Bernadette Lafont est une actrice française, née le 28 octobre 1938 à Nîmes et morte le 25 juillet 2013 au centre hospitalier du Grau-du-Roi.
Grâce à ses rôles dans Les Mistons (1957) de François Truffaut, Les Bonnes Femmes (1960) de Claude Chabrol ou encore La Maman et la Putain (1973) de Jean Eustache, cette vedette populaire est considérée comme l’une des égéries de la Nouvelle Vague.
Biographie
Jeunesse et formation
Fille de protestants des Cévennes, née à la maison de santé protestante de Nîmes, elle grandit à Saint-Geniès-de-Malgoirès où son père Roger est pharmacien, puis fait ses études au lycée de jeunes filles (actuel collège Feuchères) de Nîmes. Sa mère, femme stricte au foyer qui désespère d’avoir un garçon pendant dix ans, l'appellera toujours Bernard. Bernadette Lafont se destine à la danse et suit des cours à l'opéra de Nîmes. Elle rêve aussi de cinéma en regardant Brigitte Bardot. Ses cours à l'opéra de Nîmes donnent à la midinette gironde et au caractère bien trempé une cambrure parfaite. Elle décroche la première partie de son baccalauréat, à 16 ans, à Nîmes où ses parents se sont alors installés.
Premiers pas au cinéma
En 1955, alors en vacances, elle fait la connaissance de l'acteur français montant de l'époque, Gérard Blain, dans les arènes de Nîmes où il répète la pièce Jules César. Elle l'épouse à l'âge de dix-huit ans et le suit à Paris où elle rencontre François Truffaut, qui lui offre son premier rôle dans le court-métrage Les Mistons (1957) tourné la même année à Nîmes. Voulant faire son premier film, Truffaut qui dispose de peu de moyens financiers l'engage elle et son mari Gérard Blain, à la grande surprise de Bernadette car son mari refuse qu'elle devienne actrice.
Actrice fétiche de la Nouvelle Vague
Elle prend goût au cinéma et devient rapidement une figure représentative de la Nouvelle Vague notamment après les deux films de Claude Chabrol, essentiels du mouvement, Le Beau Serge en 1957 avec son mari, puis Les Bonnes Femmes en 1960 où son tempérament fougueux et sexy se révèle. La jeune comédienne va travailler également avec Jacques Doniol-Valcroze, Edouard Molinaro, Costa-Gavras, Georges Lautner et Louis Malle, Philippe Garrel, Michel Drach et Moshé Mizrahi, Jean-Daniel Pollet ou encore Marc'O, montrant sa prédilection pour un cinéma d'auteurs exigeant.
Estampillée Nouvelle Vague qui critique le cinéma classique, cette bourgeoise décomplexée n'hésite pas à jouer des rôles transgressifs (plusieurs de ses rôles qui mettent en avantage son physique pulpeux lui vaudront le surnom de « vamp villageoise »).
Repli sur la famille
Divorcée de Blain, elle s'unit, en 1959, au sculpteur et cinéaste hongrois Diourka Medveczky qui en fait sa muse et dont elle a trois enfants en trois ans : Élisabeth, David et Pauline.
Sa carrière connaît un creux (elle se retire alors cinq ans à la campagne et met au monde ses trois enfants) mais elle s'en moque, faisant de la phrase de Jean Cocteau sa devise :
« Les premières places ne m'intéressent pas spécialement ; celles que j'aime, ce sont les places à part. »
En 1969, l'actrice tourne dans l'unique long métrage de son mari Diourka Medveczky, Paul, qui, malgré d'excellentes critiques, n'a jamais été distribué et n'est paru qu'en 2012 dans le coffret « Diourka-Lafont » chez Filmedia.
Retour au cinéma
La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan, en 1969 également, lui permet de renouer avec le succès. Alors que la mode est aux actrices blondes, cette brune de type méditerranéen détonne et se fait qualifier de « Bardot nègre » dans Le Monde par l'écrivain Hervé Guibert.
En 1971, elle est l'une des femmes du manifeste des 343, publié le 5 avril 1971 par le Nouvel Observateur en faveur du droit à l'avortement.
Elle est ensuite l'héroïne de Une belle fille comme moi (1972) de François Truffaut et joue le rôle de Marie dans La Maman et la Putain (1973) de Jean Eustache qui marquent sa filmographie. Lafont enchaîne avec des films signés László Szabó (Zig-Zig avec Catherine Deneuve), Jacques Bral, Jacques Rivette (Noroît avec Geraldine Chaplin), l'italien Pasquale Festa Campanile (Le Larron), Jacques Davila et Juliet Berto, ainsi que des comédies et « nanars » réalisés par Gérard Pirès, Jean-Marie Poiré voire Max Pécas, où sa voix gouailleuse et son ton décalé la rendent populaire.
Dans les années 1980, elle apparaît dans plusieurs films de Jean-Pierre Mocky (dont Le Pactole avec sa fille Pauline) et Claude Chabrol (dont Inspecteur Lavardin et Masques), mais surtout dans L'Effrontée de Claude Miller en 1985 qui lui vaut le César de la meilleure actrice dans un second rôle. C'est aussi durant cette décennie qu'elle intensifie son activité sur le petit écran, où elle avait débuté dès 1961 : elle participera au fil des ans aux séries Merci Bernard de Jean-Michel Ribes, Maigret face à Bruno Crémer, Pepe Carvalho, Les Enquêtes d'Éloïse Rome, La Minute vieille, jusqu'à Scènes de ménages en 2013 ; elle sera dirigée par Liliane de Kermadec, Paul Vecchiali, Elizabeth Rappeneau, Bruno Garcia, et retrouvera Nelly Kaplan pour un téléfilm en 1985 ; elle interprétera même la gouvernante du Père Noël en 1997.
En 1988, sa fille Pauline, elle aussi actrice, meurt accidentellement. Elle surmonte son chagrin en multipliant les films et les pièces de théâtre. Elle rencontre alors Marion Vernoux et Pierre-Henri Salfati, Raoul Ruiz, Pascal Bonitzer, Claude Zidi, Julie Delpy, Zoe Cassavetes… Tout au long de sa carrière, non contente de multiplier les collaborations avec des cinéastes souvent prestigieux et confidentiels, elle aura eu les partenaires les plus brillants et les plus diversifiés : Eddie Constantine, Laurent Terzieff chez Garrel, Ugo Tognazzi, Jean-Paul Belmondo chez Malle, Jean-Pierre Léaud, Jean-Pierre Kalfon, Jean-Louis Trintignant, Daniel Duval, Michel Bouquet, Alain Cuny, Michel Duchaussoy, André Dussollier chez Truffaut, Michel Galabru, Francis Blanche, Peter Ustinov, Michel Serrault (La Gueule de l'autre), Miles Davis, Richard Bohringer, Victor Lanoux, Jean Lefebvre et Bernard Menez, sans oublier Anna Karina, Bulle Ogier, Micheline Presle, Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg… Elle retrouvera cette dernière dans la comédie à succès Prête-moi ta main d'Éric Lartigau en 2006. Deux ans plus tard, elle incarne la mère de Michel Blanc dans Nos 18 ans.
Carrière théâtrale
Bernadette Lafont a débuté au théâtre en 1963 mais ce n'est qu'en 1978, en jouant la comtesse Bathory dans « Bathory Erzsebet » de Marie-Françoise Egret, que l'amour des planches la saisit. Elle s'illustre ensuite, entre autres, dans La Tour de la défense de Copi, Désiré de Sacha Guitry mis en scène et interprété par Jean-Claude Brialy avec aussi Marie-José Nat, L'Arlésienne d'Alphonse Daudet aux côtés de Jean Marais, Monsieur Amédée (1999) avec son cher Galabru qu'elle retrouve dans La Femme du boulanger de Marcel Pagnol (où elle interprète la bonne du curé), Un beau salaud avec Bernard Tapie, Les Monologues du vagin d'Eve Ensler, Si c'était à refaire de Laurent Ruquier, L’Amour, la mort, les fringues de Nora et Delia Ephron, mis en scène par Danièle Thompson avec Karin Viard, Géraldine Pailhas et Valérie Bonneton dans la distribution, des lectures de Claude Bourgeyx et Marcel Proust notamment ; sa dernière apparition sur scène s'effectue dans l'opérette Ciboulette où figure Jérôme Deschamps.
De 1990 à 1996, elle préside les Ateliers de création audiovisuelle de Sommières, une petite structure de formation, délocalisée à Saint-André-de-Valborgne la dernière année.
En 2005, le festival International du film Entrevues à Belfort lui consacre une rétrospective.
Ses derniers films, Paulette et Attila Marcel, sortis en 2013, reçoivent un très bon accueil du public. Elle déclare à cette époque « vivre depuis plus de trente ans dans le même appartement, dans le Marais, avec son chat », alors que son compagnon, le peintre figuratif Pierre de Chevilly, vit principalement à la campagne; acquéreur de l'ancienne école de garçons de la commune d'Argenton-Château ; sur sa suggestion elle achète, en 2006, une petite maison dans ce lieu calme, sa « thalasso mentale », où elle offre gracieusement son concours de conteuse lors de manifestations culturelles locales en 2011 et 2013. Depuis 2004, elle séjournait ponctuellement à Argenton-les-Vallées, bourgade poitevine, avec son dernier compagnon le peintre Pierre de Chevilly, et depuis 2001 aimait participer bénévolement aux animations locales.
Départ d'une grande actrice
Partie se reposer dans sa maison familiale de Saint-André-de-Valborgne, dans le Gard, elle est victime d’un premier malaise cardiaque, le 28 juin 2013. Contrainte de séjourner au centre héliomarin de Grau-du-Roi, elle a un second malaise le 22 juillet 2013. Transportée par le SAMU au CHU de Nîmes, elle y meurt le 25 juillet 2013 à l'âge de 74 ans, en plein festival de Vebron dont elle est la marraine depuis ses origines en 1988.
Lors de ses obsèques religieuses qui ont eu lieu au temple protestant de Saint-André-de-Valborgne, le 29 juillet 2013, le réalisateur Jean-Pierre Mocky déplore l'absence totale de la profession et du gouvernement. Selon la coutume de ses ancêtres huguenots, elle fut inhumée dans le jardin du mas familial, aux côtés des siens.
En 2013, le cinéaste Gérard Courant lui rend hommage dans In Memoriam Bernadette Lafont avec les comédiennes Alexandra Stewart et Stéphane Audran et le comédien Guillaume Gouix qui lisent des lettres de Bernadette Lafont et des textes de François Truffaut et Claude Chabrol. Le film a été édité en DVD en 2016 aux éditions L'Harmattan.
Ses meilleurs films
(2006)
(Actrice)
(2010)
(Actrice)
(2013)
(Actrice)
(1965)
(Actrice)
(1985)
(Actrice)
(1984)
(Actrice) Le plus souvent avec