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Marianne Dashwood

Marianne Dashwood
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Marianne Dashwood est un personnage de fiction du roman Sense and Sensibility, premier roman édité, en 1811, de la femme de lettres britannique Jane Austen. Elle partage avec sa sœur aînée, Elinor, la fonction de protagoniste, puisque le roman raconte les aventures sentimentales parallèles des deux sœurs.

Marianne, pleine de vie, passionnée et imprudente, veut vivre comme une héroïne de ces romans qu'elle adore : à seize ans et demi, elle tombe follement amoureuse du beau Willoughby et manque de se laisser mourir de chagrin après avoir découvert qu'il s'apprête à en épouser une autre. Mais, parce qu'elle est généreuse et intelligente, elle comprend qu'elle a mieux à faire que mourir d'amour à cause d'un homme sans scrupules qui l'a trahie. Et parce qu'« elle ne peut rien faire à moitié », elle acceptera, à dix-neuf ans, le bonheur raisonnable que lui offre le colonel Brandon, entourée de ceux qui l'aiment et qu'elle aime.

Biographie

Portrait
Jane Austen présente Marianne dans les derniers paragraphes du premier chapitre, en comparant ses qualités intellectuelles avec celles de sa sœur ainée, Elinor : elles ont des aptitudes intellectuelles égales, mais, comme sa mère et Margaret, la plus jeune, elle a un tempérament romanesque et une sensibilité excessive : « ses joies et ses peines pouvaient ne connaitre aucune retenue » (her sorrows, her joys could have no moderation), ce qui inquiète la raisonnable Elinor.

Le portrait physique n'est fait qu'au début du chapitre X, lorsque Willoughby vient prendre de ses nouvelles. Là encore, Marianne est comparée à Elinor, mais, si la description d'Elinor tient en une phrase, celle de sa sœur est plus détaillée, car la narratrice les présente à travers les yeux de Willougby : elle est encore plus belle (still handsomer), plus remarquable, car plus grande (in having the advantage of height, was more striking) ; son visage est particulièrement charmant (her face was so lovely), ses traits parfaits (her features were all good), son sourire doux et captivant (sweet and attractive). Sa peau est un peu trop sombre (her skin was very brown) pour les canons de beauté de l'époque, mais elle est si diaphane que son teint est lumineux (her complexion was uncommonly brilliant). Quant à ses yeux, très foncés (very dark), ils sont pleins de feu.

Lorsqu'elle apprend la trahison de Willoughby elle devient indifférente à tout, et si apathique que John, son demi-frère, considère qu'elle a tellement enlaidi qu'elle n'a plus aucune chance de faire un mariage « intéressant ». Après sa maladie, elle met longtemps à retrouver ses couleurs et son enthousiasme.


Une jeune fille romanesque
Jane Austen fait naître la seconde fille d'Henry Dashwood, vers la fin du XVIII siècle (entre 1778 et 1781). Elle la présente comme une fille sensée et intelligente (sensible and clever) mais passionnée et refusant de se plier aux règles contraignantes du savoir-vivre et de la politesse, qu'elle juge hypocrites. Mais elle est aussi généreuse, aimable et intéressante ; elle forme avec sa sœur Elinor un couple qui n'est pas sans rappeler celui que Jane Austen formait avec sa sœur aînée Cassandra. Quoiqu'elle soit persuadée que « nous savons toujours quand nous agissons mal » (we always know when we are acting wrong, elle a cependant une conduite très imprudente avec Willoughby, qui laisse croire à l'entourage qu'ils se sont fiancés : elle danse avec lui seul, lui laisse prendre une mèche de cheveux et lui écrit, ce qui, à l'époque, est un signe absolu d'engagement. L'adolescente de 17 ans est totalement spontanée et se montre incapable de modérer ses joies ou ses chagrins.



Lorsqu'il faut quitter Norland, la propriété familiale, elle se plonge dans des abîmes de mélancolie et, nourrie de poésie élégiaque, salue la demeure de son enfance et les arbres du parc qui perdent leurs feuilles roussies par l'automne, comme on pleure la mort d'êtres chers. C'est sur le même ton passionné qu'elle décrit la vallée autour de leur nouveau domicile, Barton Cottage ; en parfaite préromantique, elle en admire l'irrégularité, l'aspect sauvage, le sublime, alors que le pragmatique Edward Ferrars y voit un beau domaine rationnellement exploité.

Marianne vit dans le monde chimérique de ses poèmes et de sa musique et finit bientôt par confondre la réalité avec la fiction. C'est ainsi que, pleine de préjugés sur ce que doit être un homme aimable, elle porte un jugement sans appel sur le mélancolique et fortuné colonel Brandon, qu'elle trouve, à 35 ans, trop vieux pour éprouver des sentiments amoureux et se marier. Elle n'a, pour le qualifier, que des mots négatifs et exagérés : il est assez vieux pour être son père, il est ridicule et il porte des gilets de flanelle. Le jeune et fringant John Willoughby qu'elle a rencontré dans des circonstances particulièrement romanesques cadre mieux, selon elle, à l'image du prince charmant : il l'a trouvée alors qu'elle s'était foulé la cheville, et l'a ramenée chez elle en la portant dans ses bras.

Se laissant guider par ses sentiments, Marianne rejette tout avertissement de prudence de la part de sa sœur aînée, la raisonnable Elinor, et se laisse, comme sa mère et Margaret, totalement envoûter par le charme incontestable du séducteur. Sous son influence, elle ne tarde pas à se transformer en une jeune fille très égoïste, totalement centrée sur le couple fusionnel qu'ils forment, à ce qu'elle croit.



Un drame romantique
Cependant, le départ brutal et inexplicable du jeune homme, alors qu'il lui avait laissé entendre qu'il allait demander sa main, la laisse désemparée. Et la proposition de Mrs Jennings d'inviter les demoiselles Dashwood à l'accompagner à Londres est la bienvenue. Elle n'a qu'une idée fixe, retrouver Willoughby, mais la découverte de sa trahison, lors d'un bal à Londres où il se montre si froidement protocolaire, l'anéantit et la rend injuste envers sa sœur aînée qu'elle accuse de froideur et de manque de cœur, ignorant qu'Elinor vit presque le même drame qu'elle. Découvrant que son prince charmant va épouser Miss Grey, la jeune femme qu'elle a vue avec lui au bal et qui possède une belle fortune, 50 000 livres, elle est sidérée par sa traîtrise.



La manière dont Marianne et Willoughby se retrouvent à Londres est symbolique : c'est dans une salle luxueuse, pleine à craquer et épouvantablement chaude, ce dont il faut bien s'accommoder. Quand elle aperçoit Willoughby, Marianne veut se diriger droit sur l'homme qu'elle aime, mais la foule, les règles de politesse à respecter, les convenances, la chaleur oppressante, tout l'enferme et la paralyse. Willoughby a beau jeu de la saluer avec toutes les apparences de la politesse, si elle s'écrie, en rougissant violemment : « Grand Dieu, Willoughby, qu'est-ce que cela veut dire ? », c'est qu'elle a conscience de la fausseté et de la superficialité absolue de tout ce qui l'entoure. Elle s'effondre lorsque, le lendemain du bal, il lui retourne ses lettres et sa mèche de cheveux, accompagnées d'un billet froidement poli (dicté par Miss Grey, apprendra-t-on plus tard).

Lorsqu'elle apprend sa conduite passée envers la nièce de Brandon, Eliza, et découvre rétrospectivement le risque qu'elle a couru, faute de pouvoir hurler sa douleur, elle s'enferme dans un chagrin muet et désespéré et n'a qu'une envie, fuir Londres. Elle découvre avec consternation la souffrance muette et le courage d'Elinor lorsque se dévoile l'engagement d'Edward Ferrars avec Lucy Steele. Mais cette découverte, au lieu de l'inciter à se dominer, à l'exemple de sa sœur, la démoralise encore plus, la plongeant dans d'amers regrets et de cruels remords. La possibilité de quitter enfin la ville, où le comportement de John et Fanny Dashwood n'a rien de fraternel, est un vrai soulagement. Les Palmer les ont emmenées avec eux à Cleveland, qui n'est qu'à dix-huit miles de Barton, et Marianne entretient son chagrin par de longues promenades solitaires dans le parc. Lorsqu'elle prend froid, elle ne lutte pas et se laisse mourir de chagrin.


Savoir retrouver la raison
La maladie de Marianne a des aspects psychosomatiques et certains symptômes confinent à la folie. Elle est malade de l'intensité de ses passions et de son rêve brisé. Sa fièvre comateuse est une fuite devant la réalité, celle de la trahison, mais aussi celle des convenances sociales.
Mais cette maladie est finalement le coût à payer pour entrer dans une vie calme et tranquille. Symboliquement, avant sa maladie ses yeux étincelaient, alors que, lorsqu'elle reprend conscience, elle a un regard raisonnable quoiqu'alangui (rational though languid gaze). Plutôt que de mourir comme le ferait une véritable héroïne romantique, Marianne prend conscience que se laisser aller serait une lâcheté, une sorte de suicide et un acte égoïste, comme elle le dira à Elinor, après avoir appris, de la bouche de sa sœur, la venue à Cleveland et les excuses de Willoughby :« Si j'étais morte, cela aurait été un suicide » (Had I died,— it would have been self-destruction). Elle surmonte lentement sa maladie et en profite pour faire un sérieux examen de conscience concernant son comportement depuis sa rencontre avec le jeune homme. La douloureuse expérience l'a assagie, mais n'a pas changé son caractère, aussi se lance-t-elle avec un enthousiasme renouvelé dans un programme d'études, entre musique, lectures et promenades. Elle accepte même l'idée de « demeurer toujours avec sa mère, cherchant son seul plaisir dans la solitude et l'étude » (« remaining for ever with her mother, finding her only pleasures in retirement and study »).



Elle accepte aussi de pardonner à Willoughby, et reçoit ses excuses et ses explications, mais pas directement de sa bouche, de celle d'Elinor, ce qui atténue beaucoup leur force émotionnelle. Marianne n'était pas suffisamment riche pour que le jeune homme léger et dépensier brave la colère de sa tante, qui menaçait de le déshériter devant son refus de réparer les conséquences de la séduction d'Eliza, et Elinor n'aura pas trop de mal à faire admettre à sa sœur que, compte tenu de leur caractère respectif, leur mariage n'aurait pas pu être heureux. Il doit maintenant apprendre à vivre sans elle, comme elle a appris à vivre sans lui.

Mais le colonel Brandon n'est pas loin, figure silencieuse et protectrice, lui qui, comme elle, a été blessé par un premier amour malheureux et qui, grâce à sa générosité, retrouvera la joie de vivre.

Ses meilleurs films

Joué par l'acteur

Kate Winslet
Kate Winslet
(1 films)
Lire plus : Wikipedia

Filmographie de Marianne Dashwood (1 films)

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Raison et Sentiments, 2h15
Réalisé par Ang Lee
Origine Royaume-uni
Genres Drame, Romance
Acteurs Emma Thompson, Alan Rickman, Kate Winslet, Hugh Grant, Greg Wise, Gemma Jones
Note76% 3.8482553.8482553.8482553.8482553.848255
En vertu de la loi de l'époque, John Dashwood, le fils aîné, hérite tous les biens de son père, Henry Dashwood, laissant, malgré sa promesse à son père mourant, la deuxième épouse de ce dernier et ses trois demi-sœurs dans une situation financière précaire. Son épouse Fanny, une femme au cœur sec, se conduit avec elles de façon odieuse, aussi se décident-elles à quitter rapidement le beau domaine de Norland, dans le Sussex, pour rejoindre, dans le lointain Devonshire, le modeste Barton Cottage que sir John Middleton, un cousin de madame Dashwood, leur loue à un prix très raisonnable.