La Havane, après la chute de la dictature militaire de Fulgencio Batista. La famille de Sergio, un intellectuel cubain d'origine bourgeoise, s'est enfuie à Miami (États-Unis). Pourtant, il décide de rester dans l'île. Solitaire et incompris, Sergio « promène sur la capitale un regard à la fois désabusé et lucide, auto-ironique et réfléchi, traitant avec franchise les contradictions des intellectuels et d'une société marquée par le sous-développement. »
Francisco J. Pérez, ouvrier exemplaire, concepteur d'une machine à produire des bustes de José Martí, le héros national, meurt broyé par sa propre invention. Sur proposition de Ramos, responsable de l'atelier des images révolutionnaires, il est enterré avec son livret de travail, symbole de sa condition sociale. Or, privée de ce document, sa veuve ne peut obtenir sa pension de réversion. Son neveu, Juanchín, effectue d'incertaines démarches pour exhumer le cadavre. Mais, une fois le mort déterré clandestinement, il faut, à nouveau, obtenir un permis d'inhumer. Et, comment ? Puisque le défunt ne figure pas légalement comme exhumé. La quête de Juanchín sombre dans l'absurdité et provoque son hystérie. Après un dernier refus de l'administrateur, il l'étrangle. Une ambulance le conduit alors à l'asile. Sur la route du cimetière, le corbillard du bureaucrate assassiné croise un véhicule du service d'hygiène qui, alerté par la présence d'oiseaux charognards près du domicile de la veuve, ramène d'urgence la dépouille de l'ouvrier modèle dans son caveau.
Un saccharocrate cubain (riche propriétaire sucrier) décide pour « sanctifier » son Jeudi saint d'inviter douze de ses esclaves à sa table. Il leur lave les pieds. Le lendemain Vendredi saint, les 12 esclaves refusent de travailler, plus ou moins confiants après leur surprenant Jeudi saint. Le maître les fera capturer et décapiter. Un seul échappera à la mort.
Chala, jeune cubain, malin et débrouillard, est livré à lui-même. Elevé par une mère défaillante qui lui témoigne peu d’amour, il prend soin d’elle et assume le foyer. Il rapporte de l’argent en élevant des chiens de combat. Ce serait un voyou des rues sans la protection de Carmela, son institutrice, et ses sentiments naissants pour sa camarade Yeni...
En 1979, Diego, homosexuel cultivé et marginal, vit à La Havane et aime beaucoup son pays ainsi que ses traditions. Il rencontre David, un jeune étudiant universitaire, hétéro, militant de la Jeunesse communiste qui va se mettre à l'espionner, le considérant comme un dissident du régime cubain. Avant que ne s'établisse entre eux une authentique relation amicale, ils devront apprendre à dépasser leurs préjugés respectifs...
En 1960 a lieu le dernier Grand Prix de Cuba et depuis toute compétition automobile est interdite par le régime. Cependant, les amateurs continuent de disputer des courses nocturnes ou sur des routes peu fréquentées au volant de leurs ancêtres customisés et qui sont parfois de véritables dragsters. Belles américaines des années 1950, Moskvitch, Lada et même une Porsche s'affrontent deux par deux sur des tronçons de routes longs de quelques centaines de mètres, bravant la police.
Trois destins de femmes cubaines aux prénoms identiques, à trois périodes historiques distinctes, ou l'évolution de la condition féminine dans la plus grande île des Antilles. La première Lucía, issue d'une famille de la bourgeoisie coloniale, s'éprend d'un bel Espagnol, déjà marié dans son pays. En découvrant cette réalité, celle-ci en perd la raison. Nous sommes au moment de la guerre d'indépendance contre l'Espagne (1895). La deuxième Lucía (cette fois de classe moyenne) s'engage aux côtés d'un révolutionnaire dans le combat contre la dictature de Gerardo Machado (1932). Dernière partie du triptyque : durant les premières années de la Révolution cubaine, Lucía est cette fois-ci une ouvrière agricole souffrant du machisme de son conjoint dans une société socialiste défendant officiellement l'égalité des sexes.